Vendredi 20h45, le temps s'arrête, l'espace d'un instant de grâce. Robin Van Persie prend son envol devant les yeux incrédules d'Iker Casillas. D'un coup de tête génial, le Batave vient de redonner de la hauteur aux Pays-Bas. La suite de ce premier gros choc du Mondial brésilien est un récital à l'exécution parfaite, avec Arjen Robben en soliste en chef. La revanche de la dernière finale est cinglante et les champions du monde sont à terre. De quoi replacer les Oranges parmi les favoris du tournoi et rallumer les espoirs d une nouvelle finale. Une quatrième pour une sélection batave, toujours placée, jamais gagnante... En 1974 déjà, les Hollandais volants font office d'archi-favoris avec leur football total. Leur épopée s'arrêtera lors d'une finale d anthologie où la pugnacité de Muller et Beckenbauer aura raison du génie de Cruyf et de Neeskens. Quatre ans plus tard, les Pays-Bas ratent encore une fois la dernière marche, au grand bonheur du peuple argentin. Durant la décennie suivante, le talent batave ne se démentira pas. Mais la génération des Van Basten, Rijkaard et autres Gullit se consolera de ses échecs en Coupe du monde, en remportant l'Euro 1988. Il faudra attendre 2010 et le mondial africain pour revoir les Oranges accéder à une nouvelle finale mondiale. En vain, encore une fois... Jamais une sélection n'aura autant marqué de son empreinte une compétition, sans inscrire son nom au palmarès. Cette édition brésilienne sera-t-elle celle de la rédemption pour des Hollandais redevenus volants ?