Le grand oral de Benkirane n'est pas sorti de l'ordinaire. Une grande liste des «acquis», un bon lot de promesses, mais point de déclarations ou d'annonces décisives. Nous n'allons pas nous attarder sur le bilan, car cet exercice, nous le pratiquons au quotidien. En revanche, ce qui a attiré mon attention dans le discours du chef de l'Exécutif est cette citation : «Notre combat contre nos adversaires est un combat de démocratie et de développement». Très intéressant. Cela veut-il dire que le Maroc est plus démocratique et mieux développé ? La réponse est sur le terrain, plutôt que sous la coupole. En tout cas, s'il y a un chantier à regretter en termes, justement, de développement humain sous Benkirane, c'est bien celui de la régionalisation avancée. Un projet hautement stratégique, auquel le chef de gouvernement n'a pas réservé plus d'une minute ! Et pourtant, cette régionalisation a été le socle même de la refonte de la Constitution marocaine. Benkirane gagnerait à lire et à relire le discours royal du 9 mars 2011, qui lui a consacré une part majeure dans la reconfiguration du champ politique et économique au Maroc. Que reste-t-il aujourd'hui de ce projet phare, qui devait révolutionner la gouvernance du pays ? Pas grand chose, sinon des citations de circonstance, comme cela a été le cas dans l'exposé de Benkirane. Et dire qu'on attendait les élections communales avec impatience, pour voir émerger une nouvelle élite de gouvernance. Utopique !