Il ne faut plus se voiler la face, la politique immobilière au Maroc mérite une remise en cause. Nous allons nous y atteler tout au long des semaines qui vont suivre. Cependant, force est de préciser qu'il n'y a pas lieu de généraliser. Car, au moment où des modèles de gestion immobilières s'affaiblissent et préludent même d'un effondrement, d'autres se portent plutôt bien et au delà s'exportent mieux. Mais avant de s'attaquer à la problématique dans son ensemble, il est opportun de s'arrêter sur la politique publique du pays en matière de politique foncière, immobilière et de relogement des couches les moins démunies. C'est facile de dresser carrément un constat d'échec, mais en toute franchise, il devient évident que cette politique a dévié de ses objectifs initiaux à cause de gestionnaires avides de gain rapide, légal ou hors- la-loi. Ainsi, dans différentes villes, ceux qui sont censés contrôler les dépassements et redresser les dysfonctionnements sont souvent ceux-là mêmes qui contribuent à ces défaillances. Faut-il taire le phénomène de corruption qui sévit dans ce domaine et que nous avons dénoncé à plusieurs reprises dans ce même espace? Disons-le clairement, les services administratifs qui délivrent les permis d'habiter en faveur de projets en dépit de leurs multiples défaillances techniques, les dérogations qui se monnayent et le foncier public bradé à des prix frôlant le ridicule, sont aujourd'hui légion. Faut-il attendre que le roi dénonce ces pratiques pour crier au scandale ?