Plusieurs centrales syndicales dont des piliers comme l'UMT, la CDT et la FDT ont appelé à une grève nationale. De prime abord il y a lieu de préciser que la grève est constitutionnellement légale et même légitime. Sauf que l'étique et la pratique veulent que son exercice soit étudié, concerté et surtout justifié. Maintenant, que veut dire une grève nationale ? Paralyser l'aviation, geler l'activité portuaire, arrêter les cours dans l'enseignement public, stopper net le transport ? En deux mots, s'agit-il de paralyser toute activité économique, abstraction faite des spécificités sectorielles ? La question mérite d'être posée car il faudrait bien décrypter l'objectif de ces syndicats. Une grève est synonyme d'un malaise au sein d'une entreprise ou d'une doléance ayant eu une fin de non-recevoir pour un secteur donné. Sur ce plan, les revendications et leurs cahiers des charges sont définis avec précision et les partenaires sociaux sont connus à la base. S'agissant d'une grève nationale, il n'est plus question d'un blocage entre employeurs et salariés mais d'un bras de fer entre des centrales syndicales, dont certaines sont adossées à des partis de l'opposition, et l'ensemble du gouvernement. En deux mots, une grève nationale est un acte politique plus que syndicale. C'est une forme de pression qui ne concerne ni secteurs, ni salariés, ni fonctionnaires. Une bataille où l'ego l'emporte sur la raison, où l'intérêt général cède la place aux surenchères ! À quelques mois des élections, ce mot d'ordre de grève nationale prélude de ce qui nous attend !