Le PLF prévoit logiquement la création de quelque 23.000 postes d'emplois que d'aucuns trouvent déjà largement en deçà des aspirations, sauf que cet ajout grève davantage la masse salariale de la fonction publique, qui dépasse largement les 100MMDH. De prime abord, il y a lieu de préciser que l'emploi est du ressort du gouvernement et la baisse du taux de chômage aussi. Il ne s'agit donc pas de freiner la tendance de création d'emplois. Toutefois, l'Etat, du fait de pratiques historiques, se trouve aujourd'hui dans l'incapacité de continuer sur ce mode de gouvernance catastrophique, qui reposait sur l'embauche à l'emporte-pièce. Faut-il rappeler que l'Etat recrutait des fonctionnaires dont des milliers ont atterri à la fonction publique dans une logique rentière ? Ce sont ceux dont la rentabilité est quasi nulle et ceux-là même qu'on qualifie de fantômes. Le présent gouvernement a certes hérité de cette calamiteuse situation et a procédé à juste titre à la mise en place d'un mode de recrutement calculé et sur concours, en revanche, il lui reste un effort considérable à fournir pour ramener la masse salariale à un niveau acceptable. Pour rappel, la Banque mondiale a rappelé le Maroc à l'ordre plusieurs fois en lui demandant de déployer davantage d'efforts pour descendre au niveau des 8% de PIB au lieu de 11%. Le gouvernement Benkirane, contrairement à d'autres, n'a pas joué la carte de l'emploi comme carte électorale mais gagnerait à dresser un mode opératoire clair sur ce volet.