Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur, a bien raison d'insister pour faire de l'anglais une langue obligatoire dans nos universités. Et pour cause, c'est la langue du business à travers le monde. Elle s'impose de plus en plus au Maroc devant la langue de Molière, omniprésente mais avec une couverture géographique limitée. La conférence annuelle du CEED, un organisme américain de promotion de l'entrepreneuriat, qui se déroule à Casablanca, depuis hier, en est l'illustration parfaite. Sur place et jusque dans les moindres détails, l'on se croirait dans un méga-évènement de networking organisé à New York, Washington ou encore Boston. En effet, les invités des douze pays présents ont un point commun : ils sont tous anglophones. En toile de fond, les débats portent sur l'environnement de l'entrepreneuriat et notamment de l'initiative privée des jeunes qui ont de l'audace pour monter leurs propres affaires. Les témoignages sont poignants et les success stories sont fièrement racontées par de jeunes leaders. Ceux-là même qui passent inaperçus dans notre société, sont repérés, suivis et soutenus par les Américains. L'antenne marocaine du CEED qui a le mérite de déployer cet effort fort louable, avec le soutien de l'USAID, préfère travailler loin des sphères officielles et privilégie la proximité avec les jeunes start-up. Il soutient à sa manière la société marocaine en complément du programme Millennium Challenge. Un travail de fourmis sous-médiatisé, volontairement peut-être !