Parmi les fondamentaux de la Constitution de 2011, l'on trouve le principe de non cumul de fonctions où le conflit d'intérêt pourrait être relevé. Par exemple, les ministres qui exercent des métiers de business doivent démissionner de responsabilités opérationnelles et cela a été le cas pour certains ministres actuellement en fonction. Or, dans la fonction publique, l'on trouve des cas de cumuls incompatibles, incompréhensibles et qui n'existeraient qu'au Maroc. Le cas le plus frappant est celui de Mustapha Bakkoury, patron de Masen, dont le président du Conseil d'administration est le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, qui se trouve être le principal rival politique du même Bakkoury quand celui-ci endosse sa casquette de président du PAM. Inédit, car on ne peut pas avoir de relations hiérarchiques quand on est des adversaires politiques ! Et puis cette confusion de genre porte un préjudice à la fonction publique comme à l'action politique elle-même. Tenez, la semaine passée, Bakkoury était l'invité de la faculté Ain Sebaâ de l'Université Hassan II pour un exposé sur le Plan Maroc solaire, pour lequel il a été présenté en tant que président du PAM, ce qui a soulevé un tollé entre professeurs et étudiants appartenant à d'autres sensibilités politiques. Le comble, c'est que le patron de Masen était accompagné par des responsables de sa formation politique ! Une semaine auparavant, un autre fonctionnaire, Faouzi Lakjaa, avait défrayé la chronique en remontant les bretelles de son chef hiérarchique, Benkirane, sous la casquette du football !