Le Conseil national des droits humains (CNDH) a formulé hier mercredi 4 mars une série de recommandations concernant les élections. L'une d'elles est de permettre aux étrangers de voter pour la première fois lors des scrutins locaux. Le Conseil a rendu public un mémo en ce sens qui liste 45 recommandations. Le CNDH a appelé à «élargir le corps électoral» à «tous les étrangers résidant régulièrement au Maroc pendant une période qui ne peut être inférieure à cinq ans». Selon les estimations officielles, le Maroc compte près de 80.000 Français, 2.000 Espagnols et 18.000 ressortissants essentiellement d'Afrique subsaharienne. Ces derniers ont vu leurs situations être régularisées lors d'une campagne lancée en 2014 par les autorités. La nouvelle Constitution du Maroc, adoptée par référendum en 2011 dans le contexte du Printemps arabe, ouvre la voie au vote des étrangers lors des élections communales sous réserve de signatures d'accords de réciprocité avec leurs pays d'origine. Le CNDH a également recommandé au gouvernement d'oeuvrer pour la parité en renforçant «les mécanismes d'accès des femmes aux mandats électifs» au niveau local et régional, via notamment une augmentation du «nombre de sièges réservés aux femmes dans les communes soumises au scrutin uninominal». Les personnes handicapées ou à mobilité réduite devraient aussi bénéficier d'un «accès facile» aux bureaux de vote et les «prestations audiovisuelles électorales» devraient pour leur part être traduites dans le langage des signes, poursuit le mémo du CNDH. Des scrutins locaux et régionaux sont prévus à partir du 4 septembre prochain, prélude aux élections législatives, l'année suivante, qui verront le patron du parti islamiste remettre son poste de chef de gouvernement en jeu.