Alors que les masses laborieuses s'attendaient à des manifestations fortes, les syndicats ont brillé par leur absence. L'UNTM, proche du PJD, l'ODT, la CGT et le syndicat des harakis ont fait bonne figure. C'est un 1er mai sans relief qui a été célébré à Rabat. Bab El Had, 9h30, les syndicalistes ont paradé de manière sporadique, ressassant les mêmes slogans ou presque que l'année dernière. Les militants de l'UNTM (Union nationale du travail au Maroc), proche du PJD, soutenus par Saadeddine Othmani et Jamaâ Moâtassim, ont scandé des slogans à portée nationale mais qui, dans l'ensemble, restent loin des revendications spécifiques des masses laborieuses. L'Organisation démocratique du travail (ODT), comme l'on s'y attendait, a tiré à boulets rouges sur le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, demandant son départ. Pas besoin de revenir sur l'adversité entre Ali Lotfi, SG de l'ODT et président du Réseau marocain de défense pour le droit à la santé (RMDDS), à El Ouardi. Pour rappel, l'ODT avait frappé fort en juin 2014 en portant plainte à l'international auprès de l'OIT (Organisation internationale du travail) contre le gouvernement Benkirane. L'Organisation accusait l'Exécutif d'abus de pouvoir, de discrimination et de violations des conventions ratifiées, des droits syndicaux et humains. Les trois grandes centrales, l'UMT, la CDT et la FDT ont brillé par leur absence. Leur boycott du 1er mai a été considéré par certains de première historique, de coup dur assené au gouvernement et par d'autres de manœuvre à la veille des élections des délégués du personnel. En tout cas, d'autres syndicats dits non représentatifs, qui ne participent pas au dialogue social, ont été aussi timidement présents à Rabat. Il s'agit notamment de la Confédération générale du travail (CGT) issue d'une scission avec la CDT et du Syndicat populaire des salariés, proche du MP (Mouvement populaire). Elle a tenu à marquer le 1er mai, en guise de baptême de feu, pour cette nouvelle centrale sur la scène syndicale, qui veut se démarquer par la force de ses opinions.