Le rapport d'IFC compile un certain nombre de recommandations faites aux banques. Ces dernières concernent les principaux aspects sur lesquels les institutions bancaires devront focaliser leurs efforts, de sorte à faire émerger des produits de finance islamique attrayants pour les PME. Stratégie et segmentation Les experts d'IFC notent la nécessité pour les banques d'adopter des approches spécifiques de segmentation du marché pour être en mesure de mieux comprendre la dynamique de ce dernier, de quantifier l'occasion d'affaires, de construire des propositions appropriées et de déployer le modèle de fonctionnement optimal. De plus, le manque de sensibilisation des banques (islamiques particulièrement), relevé dans le rapport, crée un énorme écart entre l'offre cotée. Les banques islamiques peuvent selon les recommandations du rapport combler cette lacune par une image de marque efficace et la commercialisation de produits islamiques pour les PME ainsi que par la création d'unités d'affaires ou divisions distinctes avec des stratégies dédiées pour le financement des PME. Produits et services Les conclusions du travail de recherche d'IFC notent que des solutions d'emprunts peuvent être mises en place. Les produits traditionnels pourraient maintenant permettre aux banques d'acquérir l'échelle requise pour un portefeuille islamique dédié aux PME rentables. Il resterait donc aux banques à adapter les produits existants de la banque de financement et de détail et, plus important encore, de mettre en place des produits avec l'approche de commercialisation nécessaire. Les banques pourraient également offrir des services non emprunteurs. En effet, les banques islamiques devraient selon les recommandations du rapport, élargir l'offre de produits et de services en fournissant des services hors emprunt, comme la gestion de trésorerie, la gestion de la paie, les paiements, les collections et des solutions de financement du commerce. Des services internet bancaires et des services bancaires mobiles pourraient également être pris en compte, ainsi que des dispositions pour les cartes de débit spécifiques dédiées aux PME avec des limites quotidiennes. La vente Le rapport note sur ce point l'importance d'opérer une introduction de nouveaux modèles bancaires islamiques dédiés aux PME. L'utilisation de services bancaires mobiles pour améliorer l'inclusion financière ainsi que la réduction du coût de l'administration d'un compte pourraient constituer une bonne première étape. Les banques islamiques pourraient également établir des succursales spécifiques aux PME dans les groupements de PME-clés. En outre, les banques islamiques devraient toujours, selon les recommandations des experts, rationaliser ou réaligner leurs processus d'exécution de transactions pour soumettre l'exécution des transactions islamiques de manière plus simple aux PME. Services de conseil Le travail de recherche effectué note sur ce segment la nécessité pour les banques islamiques de se concentrer sur les services consultatifs, la majorité des PME ne disposant pas de connaissances suffisantes sur les finances et la gestion (telles que la modélisation financière, la planification future et les prévisions) et des informations relatives aux règles et règlements ayant une incidence sur leurs fonctionnements gouvernementaux. Ce déficit de connaissances empêcherait de surcroit les PME d'évoluer vers des structures plus grandes et plus durables. Les banques islamiques doivent donc fournir aux PME des services consultatifs qui constitueraient une aide à leur croissance. Gestion des risques Sur ce volet, IFC recommande d'adopter de meilleures méthodes. La plupart des institutions financières s'appuieraient aujourd'hui sur des approches bancaires traditionnelles pour identifier et cibler les PME viables. Les institutions financières devront désormais intégrer des techniques d'évaluation de crédit appropriées (telles que la notation du comportement, la notation de crédit, les flux de trésorerie et des prêts par programme) et renforcer leurs systèmes d'alertes précoces pour cibler et gérer les PME afin de réduire le risque d'exposition. Dans ce même ordre d'idées, les PME éprouvent des difficultés lors de l'application pour les prêts en raison de la quantité de documents requis et le processus d'approbation jugé trop long. De ce fait, IFC propose aux banques islamiques de rationaliser les processus et de se concentrer sur le renforcement des relations avec les PME (clients existants et potentiels), ce qui assurerait la livraison rapide du crédit. Afin d'acquérir les compétences requises pour un portefeuille islamique PME durable, rentable et performante, les banques peuvent avoir besoin de demander une assistance technique afin d'exploiter cette opportunité de marché.