Entre l'Afrique, Paris et Madrid, le Maroc retrouve le rôle qui lui revient. Rarement on a vu Rabat composer en même temps avec les trois angles de ce Triangle d'or. Le roi se trouve en Afrique où un travail de fond est mené depuis trois années avec un mode opératoire intéressant. Il s'agit, en effet, de placer le business qui se fait dans un esprit gagnant-gagnant au centre des intérêts pour parler politique dans de bonnes conditions. Le monde a changé, les discours et les relations aussi. Au même moment, Benkirane scelle des conventions sans précédent avec Paris où nos amis Français sont plus conscients du rôle dévolu à l'un comme à l'autre. Dans une semaine, Benkirane procédera de la même manière à Madrid où il attendu, au Palais de la Moncloa. Le roi avait balisé ces deux étapes européennes en rendant visite à François Hollande à l'Elysée, il y a trois mois et en recevant le nouveau couple royal espagnol peu de temps après son intronisation. Le chef de l'Etat marque de son empreinte cette année 2015, grâce à une efficacité diplomatique conjuguant fermeté et main tendue. Occuper le terrain semble également être un style diplomatique payant, tant sur les plans économique, politique que social, quand d'autres pays ont disparu des radars, notamment en Afrique. Il reste à (savoir) concrétiser et donner de l'âme à cet effort diplomatique sans précédent. Le gouvernement a un rôle important dans le suivi et la réalisation des conventions signées par l'Etat marocain et le secteur privé. C'est dire si la Commission ad hoc a une lourde responsabilité !