L'informel» fait partie du décor. Je dirais presque un décor qui rappelle étrangement le célèbre film de Martin Scorcese «Catch me if you can». Les appels à la régularisation du statut des auto-entrepreneurs non déclaré ne font plus écho. Pis encore, ils laissent place aujourd'hui à des approches plus subtiles, comme celles d'une réforme fiscale qui inclut un volet totalement dédié à la fiscalité de l'auto-entrepreneuriat. Au stade où nous en sommes, l'intégration de l'informel et l'encouragement de l'auto-entrepreneuriat sonnent davantage comme des échos qui se répétent sans réelle concrétisation, depuis le temps où nous entendons parler de ces deux chantiers. Plus encore, le silence assourdissant du ministre délégué Mamoun Bouhadhoud laisse craindre un réel retard dans la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre l'informel. Les 100 jours de grâce sont révolus, la dernière sortie médiatique du responsable faisait figure de teaser à la stratégie de lutte contre l'informel. Mais jusqu'à quand les opérateurs économiques, premiers demandeurs de cette stratégie attendront-ils ? En tout état de cause, ce n'est vraisemblablement pas des taux préférentiels sur un paiement d'impôt qui feront que des entrepreneurs informels se résigneront à entrer dans les rangs. Et le jeu du «Catch me if u can» continuera vraisemblablement encore un bon moment et cette fois-ci, c'est d'une pure production made in Morocco qu'il s'agira.