Ce que d'aucuns qualifient de faits divers ponctuels pourraient s'avérer être des bombes à retardement si l'Etat ne prend pas ses responsabilités. L'on a vu, dans quelques villes marocaines, des signes de dérapages alarmants qui inquiètent et qui s'accompagnent notamment d'une passivité inexpliquée de la part des services publics. À Inezgane, on harcèle des filles portant des jupes et celles-ci se retrouvent sur le banc des accusés pour ce «délit vestimentaire». Non loin de là, à Agadir, un groupuscule de jeunes ne trouve rien à faire d'autre qu'exhiber une pancarte «interdisant» les bikinis à la plage ! À Fès, une foule s'apprêtait à lyncher un jeune homme accusé d'homosexualité. À Tanger, un barbu portant une tenue afghane se balade dans le centre-ville en insultant les femmes et filles qui ne portent pas le hijab, tout en adoptant une attitude menaçante. Que fait l'Etat face à cette anarchie et à ces phénomènes importés des zones brûlantes ? Rien, nada ! On laisse faire, au risque de voir, demain, des extrémistes vouloir se substituer aux forces de l'ordre. D'ailleurs, sur la toile, l'on constate une montée en puissance de discours haineux vantant la violence et le terrorisme. D'aucuns se prononcent à visage découvert, chose qui peut être encouragée par cette passivité officielle pour le moins bizarroïde ! De tout temps, le Maroc a été une terre de libertés individuelles dans le respect des lois en vigueur. Le pouvoir de l'Etat doit imposer cela, gage de notre stabilité et de notre...exception.