Consciente de la nécessité de soutenir les PME du secteur, la tutelle multiplie les actions pour encourager l'investissement. Resserrement budgétaire oblige, la visibilité des opérateurs s'en trouve minée. Dans ce contexte, la «stratégie Zouiten» reste décisive pour des professionnels qui attendent la relance. Dans le cadre de la vision 2020, les ambitions du secteur en matière d'amélioration de l'offre touristique nationale laissent entendre une forte participation des petites et moyennes entreprises. La nature même de ces ambitions en termes de disponibilité de l'offre litière, d'amélioration de la qualité des services ou encore de création d'emplois, converge vers un impératif majeur, à savoir le soutien des PME touristiques. Dans ce contexte, le ministère du Tourisme multiplie les actions pour soutenir ce tissu entrepreneurial qui constitue un des pivots de la stratégie sectorielle. En collaboration avec la Caisse centrale de garantie (CCG), l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME), et les Fédérations des métiers du tourisme (FNT, FNIH, FNAM et FNTT), une tournée de communication et de sensibilisation sur les mécanismes d'appui aux entreprises touristiques dans les principales régions touristiques du royaume avait été organisée par la tutelle en mai dernier avec pour principal objectif de «présenter aux professionnels du secteur les dispositifs d'appui mis en place par le ministère du Tourisme, avec ses différents partenaires publics et privés au profit des entreprises touristiques, et d' informer les cibles potentielles des modalités de souscription et de candidature pour en bénéficier». Cette même tournée aura permis d'établir un pré-diagnostic des différents besoins en matière de mise à niveau des petites et moyennes entreprises du secteur. C'est sur ce point que le bât blesse. Difficultés budgétaires Etablissements d'hébergement touristique, agences de voyages ou encore entreprises de transport touristique peinent aujourd'hui globalement à gagner en compétitivité. Contexte de crise oblige, la visibilité des professionnels s'en trouve réduite. La dernière convention signée entre la Fédération nationale du tourisme et la tutelle remonte à quelques temps, date à laquelle les moyens budgétaires de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), avaient été déclinés. Aujourd'hui, l'arrivée d'Abderrafie Zouiten aux commandes de l'ONMT laisse entrevoir aux professionnels un nouvel élan qui reboosterait le secteur. Ce dernier devra sans doute répondre aux voix qui s'élèvent désormais du côté des opérateurs du secteur, lesquels expriment clairement leur besoin de visibilité budgétaire, ce qui leur permettrait dans une certaine mesure de braver la crise et de sécuriser leur modèle de développement. La «stratégie Zouiten» converge d'ailleurs dans ce sens. En liant la performance de la ressource financière de l'office à la valeur de son budget, ce dernier vise à terme une rallonge budgétaire qui serait la bienvenue pour les opérateurs handicapés par une crise persistante. Pour rappel, en 2012, le budget de l'ONMT ne dépassait pas les 297 MDH, soit moins de 0,53% des recettes touristiques qui s'évaluaient à plus de 57,9 MMDH. C'est dire le retard qui reste à rattraper au regard de l'approche de l'Organisation mondiale du tourisme, qui fixe une contribution à la promotion de l'industrie touristique à un minimum de 1,5% des recettes du secteur.