Maroc Telecom élargit son portefeuille client à 77,1 millions d'abonnés au premier trimestre 2024    Urbanisme et habitat : l'Etat veut accélérer la cadence    SIAM 2024: Centrale Danone met en lumière les avancées du programme « HLIB BLADI »    Bourse de Casablanca: Ouverture dans le vert    Côte d'Ivoire. Le Maroc invité d'honneur au Salon africain du football    Espagne : Après l'ouverture d'une enquête sur son épouse, Pedro Sanchez envisage de démissionner    Mauritanie. Le président Ghazouani candidat pour un deuxième mandat    Formation professionnelle. La Côte d'Ivoire et Djibouti coopèrent    Coupe du Monde Futsal 2024/Tirage de groupes: Le Maroc dans le deuxième chapeau    Cannabis licite : les surfaces cultivées multipliées par 10 en un an    Diplomatie. Le Cameroun lance un centre de transformation numérique    L'innovation numérique en débat à l'Université Al Akhawayn    Reportage : En France, des médecins marocains racontent leur quotidien [INTEGRAL]    Education : l'ANLCA, l'UNESCO et Huawei s'allient contre l'analphabétisme    Interview avec Abdulelah Alqurashi : « Produire le premier film saoudien classé R a été risqué, mais je brûlais de voir la réaction du public »    Les banques désormais tenues de mettre en place un comité de risques pour une surveillance accrue de leurs décisions    Diplomatie: Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    Affaire USMA-RSB / L'après-communiqué de la CAF: La déclaration officielle de la FRMF    Affaire USMA-RSB / L'après communiqué de la CAF: L'USMA présente à Berkane sans jouer !    Les températures attendues ce jeudi 25 avril 2024    Industrie automobile: Lancement d'un projet de suivi et reporting    Les prévisions météo pour le jeudi 25 avril    Quelles sont les 12 meilleures huiles d'olive vierges extra au Maroc en 2024 ?    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    Gaza/Cisjordanie: L'ONU réclame 1,2 milliard de dollars pour aider deux millions de personnes    Alerte aux intempéries en Arabie saoudite    "Maghreb sans le Maroc": Le rêve algérien brisé par la Mauritanie et la Libye    Un individu interpellé à Tanger pour atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données numériques    Akhannouch: A mi-mandat du gouvernement, les réalisations dépassent toutes les attentes    "Dbibina" : avec Darmanin, ça se passe bien    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif organise la 3è session du Forum annuel des personnes handicapées dans la Ville Sainte    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    Rabat: Cérémonie en l'honneur des lauréats du 1er concours national de la sécurité routière    New York : Une rencontre sur les réalisations de Ahmed El Maanouni    Mise en place de 60 000 coins de lecture dans les écoles primaires marocaines, déclare Benmoussa    France-Amnesty International : Poursuite de l'«érosion» des droits humains    Service militaire : les nouveaux conscrits promis à des formations d'excellence    Itzer Trail annonce son retour pour une 6ème édition épique    Tennis: Rafael Nadal « pas sûr de jouer à Roland-Garros », à un mois du tournoi    Rétro-Verso : La fabuleuse Histoire du Royal Mansour de Casablanca    Le tourbillon rock-blues Zucchero arrive à Casablanca    La Libye remercie le Roi Mohammed VI pour le soutien du Souverain à la cause libyenne    Gospel & Gnaoua aux couleurs d'une histoire africaine commune au sud des montagnes du Haut Atlas    2M TV : ElGrandeToto et Dizzy Dros jury d'une compétition 100% Rap    Nouvel hippodrome de Rabat : la SOREC choisit l'architecte Said Berrada    Le dialogue social dans le secteur de la santé se poursuit et a permis de réaliser plusieurs revendications    Réunion africaine de haut-niveau sur la lutte contre le terrorisme: l'expérience du Maroc mise en avant à Abuja    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Jean Zaganiaris, sociologue : «L'évocation publique de ces violences gagnerait à être interrogée»
Publié dans Les ECO le 03 - 08 - 2015

Jean Zaganiaris, écrivain, politologue et sociologue, enseignant-chercheur à EGE Rabat et au CERAM./DR
Le présumé homosexuel tabassé à Fès, l'histoire de la jupe à Inezgane et la campagne «respect ramadan, no bikinis» à Agadir sont des affaires relayées par les médias dernièrement et qui méritent que l'on s'y attarde. L'enseignant-chercheur au Centre d'études et de recherche sur l'Afrique et la Méditerranée (CERAM) et de l'Ecole de gouvernance et d'économie de Rabat (EGE Rabat), Jean Zaganiaris, également écrivain, politologue et sociologue, décortique le sujet.
Les Eco : Les derniers actes de violence avec lesquels des gens décident d'imposer leurs propres lois sont-ils les prémices d'un changement social au Maroc ?
Jean Zaganiaris : Peut-être que ces changements sociaux existent depuis de nombreuses années et que nous ne les avions pas vus venir. L'évocation publique de ces violences gagnerait à être interrogée à partir des mutations de l'urbanisation ainsi que des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) survenues avec les années 2000. Plutôt que de chercher à prophétiser sur un hypothétique avenir plein de violences extrêmes, il vaut mieux se pencher sur le passé et être plus attentif à ces corps vulnérables, qui ont toujours existé. Les violences de Fès à l'égard d'un jeune homme efféminé, ou bien de la femme agressée à Tanger, ont des antécédents ignorés jusque-là par les médias mais que l'on peut retrouver par exemple dans la littérature.
Quelle analyse faites-vous de ces comportements ?
Il serait facile d'adopter la posture morale et de condamner ces actes avec la virulence qui s'impose. Toutefois, est-ce que les images reflètent exactement la réalité ? Il faut voir jusqu'à quel point les images rendent compte de la réalité sociale et quand est-ce qu'elles commencent à la déformer. Pour reprendre Pierre Bourdieu (un des éminents sociologues français du 20e siècle, ndlr), ce n'est qu'en étant informé sur les conditions sociales qui ont rendu possible ces formes de communication que l'on peut analyser socialement ces actes de violence. De plus, pourquoi est-ce dans ce contexte estival que nous voyons ces images ?
Comment y faire face et comment éviter de pareils comportements ?
La vue de ces comportements appelle à deux types de réaction. D'une part, elle invite à la paranoïa et au tout sécuritaire. D'autre part, elle suscite l'indifférence et le détournement du regard. On se refuse à regarder ce qui existe et lorsqu'on y accorde de l'attention, on veut une solution radicale pour en finir avec ce qui insupporte. Ces images dérangent car elles montrent la présence à la fois réelle et fantasmée de l'insoutenable ; ce qui arrive de manière exceptionnelle mais peut quand même arriver à n'importe qui. Je ne saurai vous dire ce qu'il faudrait faire pour éviter de pareils comportements dont il faut cerner quand même l'effectivité par-delà ce que les images nous font voir et nous font croire. Peut-être sensibiliser davantage à la sacralité de la vie humaine serait un point de départ.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.