Les campagnes électorales nous livrent un registre varié de sérieux, de populisme et même d'analphabétisme. Ainsi, les discours prononcés par certains partis nourrissent l'amalgame et la confusion chez les électeurs en altérant l'esprit même des élections communales avec le scrutin législatif. Plus grave encore, d'autres vont plus loin en s'attaquant carrément aux partis, les descendant en flamme, oubliant au passage qu'eux aussi sont des partis et non pas des anges. Ainsi, hier, lors de la fameuse séance de campagne télévisée, un parti a bâti toute son intervention sur la gestion des communes 2009-2015, alors qu'il n'était pas encore né, adoptant un angle de traitement très controversé. Le représentant de ce parti invitait les Marocains à voter pour sa formation «dont les mains sont propres et n'est pas impliquée dans les malversations et le vol de deniers publics». En d'autres termes, c'est une accusation directe de détournement de fonds proférée devant des millions de téléspectateurs à l'encontre «des partis» qui étaient dans la gouvernance lors du mandat qui s'achève. Mais, au-delà de la gravité de l'accusation et la capacité de cette formation politique à le prouver, ils font preuve d'une déficience d'analyse primaire puisque leur discours discrédite tous les partis marocains et contribue à la non participation des électeurs toujours indécis. Pis encore, ce genre de campagne nihiliste va à l'encontre de la volonté de l'Etat qui vise à améliorer le score de participation. Cela réduit aussi en cendres une campagne montée par l'Intérieur à coup de milliards !