Tel est le surnom donné à l'appareil militaire de par le monde, sauf qu'au Maroc, on peut aisément l'appliquer à la diplomatie. Cette dernière s'illustre depuis des années par son opacité et son manque de communication. La dernière crise avec la Suède a encore une fois révélé les limites de notre appareil diplomatique et ses couacs, qui s'avèrent parfois lourds de conséquences. Officiellement, «le dossier du Sahara est l'affaire de tous les Marocains». Cependant, l'opinion publique n'est pas alimentée d'informations à même de la mobiliser autour de cette affaire. Les médias, relais incontournable, sont laissés pour compte ; libre à eux d'improviser et parfois de jouer aux devinettes. C'est une réalité qui ne sert pas la première cause du pays. Tenez, devant la crise avec la Suède, l'Etat a décidé de réunir les chefs de partis et de les charger de missions diplomatiques. Au sortir de cette importante réunion qui a tenu en haleine tout le pays, il y a eu zéro communication. Ministres et chefs de partis ont tous éteint leurs téléphones, laissant tout le monde dans l'expectative. Quatre jours après, la seule chose dont nous ayons été officiellement avisés, c'est qu'il y a un problème avec la Suède qui s'apprêterait à reconnaître le Polisario. Rien n'a été prévu pour mobiliser les médias nationaux, les alimenter de pistes pouvant éveiller une mobilisation générale et encore moins un point de presse au niveau des affaires étrangères ! Maintenant, il faut attendre que la «tension suédoise» retombe pour remettre tout cela sur la table. Le 40e anniversaire de la Marche verte en serait la meilleure occasion.