Benkirane est en train d'explorer les pistes permettant de verrouiller le secteur de la gestion déléguée. Car, quand le chef de gouvernement annonce aux Marocains qu'il a été contacté par le chef de l'Etat à 6 heures du matin pour régler le problème d'Amendis à Tanger, c'est qu'il y a péril en la demeure. Et Benkirane a toutes les raisons du monde de réfléchir à monter une agence nationale de régulation de la gestion déléguée d'eau, d'électricité, d'assainissement, de propreté et de transport. Sa démarche est pragmatique dans la mesure où s'il avait entrepris une intervention chirurgicale isolée pour désamorcer la crise à Tanger, puis oublié la profondeur de la problématique, il n'aurait pas été pris au sérieux par les Marocains. L'idée d'une agence dédiée est non seulement salutaire mais indispensable et ce afin de mettre ce volet entre les mains de techniciens experts en la matière et le libérer des manipulations et autres coups bas des politiciens. Prenez l'exemple de l'ANRT pour juger de la pertinence du régulateur, qui n'en demeure pas infaillible mais professionnellement irréprochable. Si Benkirane arrive à terminer son mandat avec la mise en place de cette agence, il aura rendu un énorme service à l'économie du pays et permettrait aux citoyens d'avoir un vis-à-vis neutre et efficace. L'Exécutif devrait donc tirer les leçons qui s'imposent et activer cette réforme avant d'être pris de court par un quelconque soulèvement dans l'une des métropoles sous gestion déléguée. Une solution qui devrait être saluée par tous, car porteuse d'espoir et de délivrance.