Les grandes entreprises ont su asseoir la notoriété de leurs marques sur le marché. Cependant, une question se pose: avec un tissu entrepreneurial composé à plus de 92% de TPME, quel rôle ces entreprises peuvent-elles jouer dans l'émergence d'un «made in Morocco»? Inwi, Kitea, Dolidol: toutes ces marques «made in and by Morocco» ont aujourd'hui su asseoir leur notoriété sur le marché. Cependant, une question se pose: avec un tissu entrepreneurial composé à plus de 92% de TPME, quel rôle ces entreprises peuvent-elles jouer dans l'émergence d'un «made in Morocco»? L'idée dépasse aujourd'hui le regroupement de marques produites au Maroc sur des sites de e-commerce; il s'agit, selon les experts, d'asseoir une marque sur le marché en répondant à tous les préalables. Inwi, qui a été cette année récompensée par le jury des Morocco Awards, «rivalise avec les plus grandes entreprises en utilisant déjà les techniques de communication les plus récentes pour percer sur son marché». Force est de constater, aujourd'hui, que cette démarche n'est pas automatiquement adoptée par les très petites et moyennes entreprises. «La marque, plus grand capital de l'entreprise» Si la majeure partie des entreprises de plus petite taille ne se montre pas encore sensible à la nécessité de faire émerger des marques marocaines puissantes et affirmées sur le marché, ceci tient essentiellement à un facteur: le profil de l'entrepreneur et de sa formation. Cette donnée motive en effet le patron à intégrer, dans le cadre de sa stratégie, l'importance d'un investissement axé sur le marketing et l'utilisation des moyens de communication pour promouvoir son service ou encore son produit. «Souvent, il faut encore convaincre les entreprises de soigner leur image et de faire émerger leur marque qui s'avère être le grand capital qu'une entreprise puisse posséder», note une spécialiste. Outre la marque «markettée», les opérateurs préfèrent mettre l'accent sur un volet qu'ils jugent plus concret: le cahier des charges. «Sécuriser l'approche» Très longtemps, les nombreux débats autour de la marque marocaine ont été menés par des professionnels de la communication et du marketing. Du côté des opérateurs, pour faire émerger une marque marocaine, il faut impérativement et préalablement «sécuriser le made in Morocco avec un véritable cahier des charges». C'est, plus concrètement, ce qui a été expérimenté dans de nombreux pays européens ces dernières années. Par le cahier des charges, il s'agit d'assurer la productivité des entreprises qui doit déterminer le label made in Morocco. «La marque est un modèle économique très puissant et, pour faire émerger une marque, il faut d'abord travailler sur les fondamentaux de l'entreprise», note un opérateur. Il s'agit donc là d'un travail qui s'effectue sur le terrain, en amont, notamment sur le produit et les finances de l'entreprise, pour mettre en place un modèle économique viable et performant. Pour ce faire, l'entreprise doit s'assurer préalablement de la bonne santé de ses organes vitaux: sa stratégie commerciale, sa capacité de production, son mode de gestion, son organisation interne et son mode de pilotage.