Dans quel monde vivons-nous désormais ? Chaque matin, au réveil, notre premier réflexe est de chercher où l‘horreur a frappé dans le monde ? Avant-hier en Turquie, hier en Côte d'Ivoire, aujourd'hui à Bruxelles... et demain ? Mes premières pensées vont naturellement aux victimes, innocentes, loin de tout conflit, assurant l'une des tâches anodines de leur quotidien, les uns voyageant, les autres vivant ou travaillant dans un hôtel, d'autres vaquant à leur occupation dans une rue insignifiante... D'un coup, sans y être préparés, sans savoir pourquoi, ils meurent laissant derrière eux enfants et famille, ou perdent l'un des leurs, pour que la vie devienne soudainement atroce, noire, malheureuse ! Mais au-delà de ces premières pensées systématiques, inconscientes, inéluctables où résonance fait rage à l'intérieur de moi, car j'ai aussi une famille, des enfants et des amis qui ont besoin de moi et, a contrario, j'ai besoin d'eux, mon conscient prend le dessus, et je commence à penser à tous ces Marocains, ces Musulmans, ces Arabes, vivant dans tous ces pays où l'atrocité a surgi, où l'obscurantisme a frappé, qui vont fatalement subir la réaction, l'islamophobie de la part d'une population locale pas forcément préparée intellectuellement pour ne pas faire d'amalgame, pour ne pas tirer sur tout ce qui ressemble ou rappelle les auteurs présumés. Sans oublier les politiques, manquant d'idées et de programmes, qui vont profiter de ce chaos pour faire le raccourci nécessaire à leur opportunisme électoraliste local. Vivre en Europe aujourd'hui en tant qu'arabe musulman n'est plus une partie de plaisir. Je pense à nos enfants étudiants, à nos amis immigrés et à tous ceux dont la seule «tare» est d'être ce qu'ils sont et ce qu'ils ont été depuis leur naissance. C'est horrible ! Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours Oussama Benabdallah, Enfant de la télé Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.