Telle une connexion 4G qui nous lâche quand on a le plus besoin d'elle, comme un wi-fi qui disparaît avant d'envoyer un mail important, Mawazine a raté sa programmation de l'OLM cette année. Même si l'espoir était faible, on y croyait encore parce que comme chaque année, au niveau de cette scène, on a le rappeur, le rockeur, la diva, le groupe legend, les nouvelles têtes de la Pop...Bref on en a pour tous les goûts. Cette année, la programmation a le même goût: un gout Pop-R'n'b mi-réchauffé, mi-vieillot. Il y aura Chris Brown, plus connu pour avoir battu Rihanna que pour ses tubes, en ouverture du festival, mais aussi Wyclef Jean, Pitbull (pour la deuxième fois à Mawazine) et Shaggy! Hardwell, Iggy Azalea, Kendji Girac et Maître Gims ne font pas l'unanimité et ne justifient pas leur place sur une scène internationale. Quant à Christina Aguilera, en clôture, avec Samia Tawil en première partie, celle-ci constitue sûrement la meilleure nouvelle de l'année. Pas un seul groupe de rock, pas de légendes, rien. L'âme du festival, c'était de «tripper» sur du Usher ou du Jennifer Lopez, pleurer face à un Joe Cocker ou un Sting, s'évanouir devant Lenny Kravitz, Placebo ou Maroon 5, jalouser Shakira ou Alicia Keys, se venter d'avoir vu BB King et Stevie Wonder. C'est ça Mawazine: vivre des ascenseurs émotionnels en musique et non une descente aux enfers où les mêmes accords et fausses notes ne cesseront de résonner. Lorsque les festivals du monde évoluent et se surpassent, nous, nous sommes dépassés... Heureusement que la scène du Bouregreg consacrée à l'Afrique est là! L'OLM a un arrière-goût amer, de déjà-vu, une programmation bâclée et non aboutie. Dommage !