Depuis la création de ces pages automobiles hebdomadaires, nous n'avons jamais consacré cette colonne à un pilote, pas même un champion international ou autre titulaire d'un baquet en Formule 1, discipline reine du sport auto. Mais lorsque notre star nationale réalise un bel exploit en s'imposant sur le circuit hongrois, il mérite alors qu'on lui couche ces quelques lignes et qu'on lui rende hommage. Certes, Mehdi Bennani, a pleinement tiré profit du règlement du WTCC et notamment du principe de la grille inversée, mais il fallait tout de même le faire. Sur un tracé mélangeant deux ou trois lignes droites à une série de courbes (ce qui est éprouvant pour les trains roulants) et malgré une auto lestée de 80 kg par rapport à la concurrence, Bennani a su faire preuve de beaucoup de doigté au volant de sa C-Elysée. D'abord, lors des qualifs et surtout durant la course, car, partir en pole position n'ouvrait pas systématiquement une porte sur le podium. Le plus dur a été de «gérer» cette course et maintenir une confortable avance sur des mastodontes de la discipline tels que Tom Chilton, Gabriele Tarquini ou encore, Hugo Valente... et de surcroît sous une pluie battante ! Un vrai challenge et même une mission très périlleuse, puisqu'au moindre écart, l'auto pouvait partir à la faute ou dans le décor. Pour s'être déjà essayé au pilotage sur circuit, votre humble serviteur en sait quelque chose. Or, Mehdi a surmonté toutes ces difficultés et, contre toute attente, il a dominé cette course de bout en bout, avant de monter sur la plus haute marche du podium et faire retentir notre hymne national. Un grand moment et une victoire qui n'augure que du bon à moins d'un mois du Marrakech Grand Prix. Ce sera, peut-être, une nouvelle occasion de voir briller l'enfant du pays et de lui redire une nouvelle fois : Bravo Mehdi !