Alain Juppé, ancien premier ministre de la France et candidat aux primaires présidentielles, a fait une escale intéressante au Maroc. Officiellement dans le cadre du jumelage de Casablanca et Bordeaux, dont il est le maire et officieusement pour préparer sa campagne des Français du monde. Dans son point de presse, il était, on ne peut plus, clair sur le Maroc quant aux points économiques, diplomatiques et politiques. Juppé regrette que la France ait perdu son rang de premier partenaire du royaume en assumant pleinement ses responsabilités. Il considère que la France ne fait pas grand chose pour propulser les PME en dehors du territoire français. Ce qui a été marquant, c'est qu'à aucun moment il n'a essayé de faire endosser la responsabilité au gouvernement, piloté par le PS, adversaire politique juré. Il préfère pointer du doigt la France en guise de partage de responsabilités par tous les gouvernements successifs. Juppé a eu la même clarté et la même cohérence de discours quand il a évoqué l'affaire du Sahara, à la demande des journalistes. Il a brillamment pris le bâton par le milieu, rappelant au passage les relations historiques de son pays avec l'Algérie, tout en émettant le souhait de rallier d'autres puissances à la position française, proche du Maroc, il faut le rappeler. S'agissant de l'actuelle crise Maroc-USA, Juppé, tout en donnant droit aux puissances d'évaluer les pays en matière de libertés et droits de l'Homme, a loué le travail accompli par le CNDH. C'est dire la profondeur et la pertinence du discours même quand on n'y adhère pas.