Tareq Sanouri: Chef de projet biosécurité au réseaude la Méditerranée orientale de santé publique (EMPHNET) Basé en Jordanie, le réseau de la Méditerranée orientale de santé publique (EMPHNET) a choisi Casablanca pour tenir une session de formation en matière de sécurité sanitaire au profit de pays touchés par Ebola. L'un de ses responsables, Tareq Sanouri, explique la stratégie EMPHNET pour percer le marché africain. Les Inspirations ECO : Quels sont les objectifs de cette session de formation ? Tareq Sanouri : Cette session de formation à Casablanca avait pour objectif de cibler les pays africains touchés par le virus Ebola, principalement la Guinée Conakry et le Libéria. Comme nous le savons, ces pays souffrent d'une faiblesse de leur système sanitaire. Notre structure vise à fournir les compétences et aptitudes idoines aux agents du système sanitaire de ces pays. Cette formation leur a permis d'obtenir des notions sur plusieurs volets relatifs à la santé, mais aussi aux précautions à prendre en matière de sécurité, notamment selon les normes de l'IATA dans l'aérien. Durant cette formation, les participants ont été examinés par les certificateurs de l'IATA. Quels sont les résultats enregistrés lors de cette session de formation ? Les résultats sont bons. Nous avons eu de bons retours de la part des participants, qui sont très intéressés par les connaissances qu'ils ont acquises ici à Casablanca. Nous avons tenu à associer à cette formation des formateurs jordaniens, mais aussi marocains et français. Nous espérons ainsi pouvoir continuer de travailler en collaboration avec l'ensemble de ces pays africains touchés par le virus Ebola et avec d'autres pays intéressés par notre expérience. Pourquoi avez-vous choisi le Maroc pour accueillir cette session de formation ? De par sa situation géographique, le Maroc est une destination facile d'accès pour l'ensemble des participants à cette formation. Casablanca est un hub aérien à destination de l'Afrique, il était donc plus facile pour nous de tenir cette formation au Maroc. Les participants peuvent entrer au Maroc sans beaucoup de restrictions, notamment en termes d'exigences pour les visas et autres documents administratifs. En plus, nous disposons de partenaires locaux qui nous facilitent la réussite de cette expérience dans le pays. Que représente l'Afrique dans votre stratégie ? Notre action se concentre sur le système de santé public et l'assistance aux pays en cas de prévalence épidémiologique. Nous menons des programmes de recherches et de formations. Dans cette logique, nous sommes effectivement intéressés par l'Afrique et nous avons l'ambition d'étendre nos activités à d'autres pays africains en dehors de ceux avec qui nous avons travaillé lors de cette formation à Casablanca. Quels pays vous intéressent particulièrement ? Nous ciblons plusieurs pays comme le Ghana, la Guinée Bissau, le Mali ou encore la Mauritanie entre autres. Globalement, nous ne nous imposons pas de limites. Notre démarche consistera juste à évaluer les besoins de chaque pays et par la suite à mettre à leur disposition notre expérience et notre savoir-faire, ainsi que notre réseau de formateurs et d'experts. Nous n'avons pas de contraintes liées aux barrières linguistiques. Nous disposons d'experts qui maîtrisent la plupart des langues officielles parlées sur le continent. En un mot, cette formation n'est que le début de notre expérience sur le continent. Pour vous, quelles sont les retombées de ce genre d'activités ? Vous savez, notre entité n'est pas une structure publique, mais plutôt une ONG. Elle est basée en Jordanie depuis son lancement en 2005. Nos partenaires sont le plus souvent les ministères de la Santé dans les différents pays, mais nous pouvons aussi traiter avec les académies, les ONG et autres acteurs exerçant dans le domaine de la santé. Pour l'Afrique, nous avons davantage de relations avec les institutions gouvernementales. En dehors du Moyen-Orient et de l'Afrique, quelles sont les autres régions où vous intervenez ? À sa création, notre réseau travaillait plus avec les pays de la Méditerranée orientale, notamment en Irak et en Syrie. Nous avons aussi des mémorandums d'entente avec les Emirats arabes unies et nous avons des actions avec d'autres Etats de la région comme l'Arabie saoudite par exemple. En Jordanie, nous sommes impliqués dans de nombreux projets. C'est également le cas en Tunisie, mais aussi au Maroc où nous avons une très bonne collaboration. En dehors de ces pays, l'Asie nous intéresse, notamment le Pakistan. La Jordanie où vous êtes basés est très affectée par la crise en Irak et en Syrie. Que faites-vous justement pour les réfugiés syriens en Jordanie ? Notre réseau est très impliqué dans les camps de réfugiés syriens en Syrie. C'est notamment le cas dans celui de Zaatari. Nous assistons les réfugiés syriens afin de leur fournir un appui sur le plan sanitaire et concernant l'éducation des enfants.