Chapeau! Il n'y a pas d'autre mot. On peut tout dire sur notre grand ministre des Finances, mais il n'y a pas à dire : il est vachement costaud. Du haut de ses 1m 95 (ou plus si affinités), il domine les débats et les débatteurs. C'est vrai que c'est un ancien basketteur qui, m'a-t-on récemment rapporté, ne rate pas, pour toutes les taxes du monde, sa séance quotidienne de musculation. C'est un peu normal pour un ministre, de surcroît, du fric et du fisc, car il doit chaque jour affronter des députés râleurs et des conseillers effrontés. Justement, je pense qu'il a la tâche aisée. J'irais même jusqu'à avancer, en restant dans le sport, que la partie est vraiment déséquilibrée. Il ne rate pratiquement aucun point. Sauf s'il en a envie. Coquetterie de champion. Il peut se permettre même de marquer un panier avec le pied. C'est un peu notre Thierry Henri à nous. Non, il ne triche pas, lui. Il feinte. Nuance. D'ailleurs, on n'y voit que du feu. À chaque fois qu'il prend la parole, des étincelles jaillissent de la tribune. Qui s'approche, se brûle. Vous n'avez qu'à demander à son compère et néanmoins plus ami, le Président M.M. Tiens! Pourquoi, on ne l'appellerait pas «Monsieur 2M»? Tout le monde l'aime bien un peu, mais tout le monde lui tape dessus. Un ami député m'a dernièrement raconté que quand il lui arrive de présider une séance au Parlement – ce qu'il fait de moins en moins – et que notre athlète aux grandes jambes et au bras long est au pupitre, c'est-à-dire, juste en dessous de lui, lui tournant le dos, les députés le surveillent de très près de peur qu'il ait une mauvaise idée comme, par exemple, lui lancer une pierre ou lui envoyer une fléchette empoisonnée. Non, je plaisante. Ils ne sont pas méchants, ni l'un ni l'autre. Cela dit, notre ex-basketteur et toujours bagarreur, lui, est trop fort. Vous voulez des exemples? Je peux en donner des centaines, mais je vais me contenter d'un ou deux, juste pour vous donner une idée. Déjà, vous avez vu avec quel brio il a su mener sa barque jusqu'arriver à bon port. Il a pu dicter sa loi comme un chef qu'il est, ou, disons, qu'il est en train de devenir. Oui, bien sûr, vous allez me dire que sans son sacré numéro passe-partout, il serait encore là, l'été prochain, en train d'essayer de la faire passer. Pas du tout ! Ce numéro, c'est juste pour donner l'illusion d'être face à une opposition. Non, là, où je l'ai trouvé super fortiche, c'est quand il fait semblant d'être battu par ses adversaires rasants ou barbus, alors qu'en réalité, il est hyper heureux de voir certains articles passer haut la main. Je ne parlerai pas de la baisse de la TVA de moitié sur les produits financiers dits «Halal», car, ça fait plaisir à certains, mais c'est anecdotique. Par contre, l'augmentation de la Taxe intérieure de consommation, la TIC pour les intimes et les alcooliques, ça, c'est l'exemple parfait et éloquent des prouesses de ce monsieur. C'est très simple (en fait, ce n'est pas si simple, mais les économistes vous expliqueront mieux que moi), il est gagnant à tous les coups. À chaque fois qu'un citoyen mécréant ou pas, s'offrira un coup, on entendra des youyous. En fait, pot rime bien avec impôt? Un dernier mot : Bravo!