Bank Al-Maghrib, la CGEM et le GPBM ont produit ensemble un mémorandum qu'ils ont transmis au gouvernement. Une première ! Qu'y a-t-il de si grave à mobiliser les trois puissantes institutions pour se dresser en bloc afin de rappeler au gouvernement que le rythme de croissance économique pénalise l'investissement et tire les crédits bancaires vers le bas ? Sur la forme, rarement on a vu ces trois institutions accorder leurs violons de cette manière, sachant qu'elles se sont souvent opposées du fait d'intérêts divergents. Sur le fond, leur plaidoirie est peu convaincante et même contradictoire dans certaines «doléances» ! L'on apprend que ledit mémorandum rappelle au gouvernement que les entreprises ne recourent plus au crédit bancaire puisque l'Exécutif leur a versé leurs arriérés de paiement suspendus et en butoir cumulé. Une approche que l'on pourrait comprendre de la part des banques, qui cherchent à booster leur business, mais résolument étonnante de la part du patronat. Ce dernier avait pourtant bataillé fort pour que l'Etat serve ses arriérés de paiement aux entreprises. Quant à Bank Al-Maghrib, le garant indépendant de la politique monétaire du pays, elle n'arrive pas à faire du taux directeur un outil efficace de régulation des liquidités. Comment alors reprocher au gouvernement la baisse des encours de crédits ? Les véritables causes de cette dernière sont ailleurs, et la responsabilité est «équitablement partagée».