Un conseil régional décide d'acheter sept voitures de type 4x4 pour la somme de 3 MDH. Il n'en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux s'enflamment et que les partis politiques crient au scandale. Dans ce cas, force est de reconnaître qu'il y a eu de la démesure, notamment quand il s'agit d'une région pauvre. Trois jours après, l'on apprend que le gouverneur d'une petite ville a meublé sa villa de fonction pour 3,6 MDH ! Là aussi, la toile s'indigne et dénonce, sauf que les partis politiques feignent de regarder ailleurs. Pourtant, ils ont bâti leur réquisitoire à l'encontre dudit conseil régional au nom de la morale, de la gouvernance et de la dilapidation de biens publics. Pourtant, ce sont les mêmes motivations qui expliquent leur première montée au créneau et auraient dû justifier une autre indignation. Il est clair qu'il est toujours plus facile de taper sur un élu ou sur un parti plutôt que sur l'administration, surtout quand il s'agit du ministère de l'Intérieur. Il faut rappeler qu'à cet égard, la Constitution n'exclut personne de son sacro-saint principe de reddition des comptes. S'agissant des élus, il y a l'épée de Damoclès de la loi et des urnes. Quant aux agents de l'administration, l'Intérieur gagnerait à sévir pour être au diapason du texte suprême pour un meilleur ancrage de l'Etat de droit.