Comme la crise financière de 2008 et le Printemps arabe, personne n'a vu venir le Brexit ! Aucun grand groupe ni constructeur automobile n'aurait imaginé qu'un jour, l'Union européenne serait «plaquée» par le Royaume-Uni. Même les «big three» japonais qui consacrent, régulièrement, de gros moyens aux études prévisionnelles pour anticiper l'avenir et ses tendances n'ont pas vu venir le coup. Aujourd'hui, le Brexit est un fait et il faudra désormais faire avec ! Lorsqu'ils décidèrent d'implanter des usines sur le territoire britannique, Toyota, Nissan et Honda avaient motivé et même viabilisé leurs investissements industriels par l'accès libre à ce qui était encore appelé à l'époque : le marché commun. Un pari qui s'est avéré pertinent et payant, puisqu'il a grandement aidé les voitures japonaises à s'imposer sur le Vieux Continent. Si bien qu'au début du nouveau millénaire, les labels nippons avaient réussi à détenir plus de 11,5% du marché automobile européen, grâce justement à leur production britannique. D'ailleurs, aujourd'hui, le premier constructeur automobile du Royaume-Uni est... japonais. Il s'appelle Nissan et dispose de la plus grande usine du pays à Sunderland où il a produit, l'an dernier, près d'un demi-million de véhicules. Un volume dont plus de 80% sont destinés à l'export, principalement vers... l'Europe. Du coup, cette sortie de l'UE entraînera, de facto, l'instauration de droits de douane pour les véhicules «made in UK». Par translation, ces mêmes véhicules devront logiquement être taxés au Maroc, alors qu'ils ne le sont pas actuellement. Une situation qui n'arrange personne : ni le constructeur lui-même, ni son réseau d'importateurs et encore moins le client final. D'ici deux ans, ce dernier risque de ressentir les effets du Brexit sur le chèque à remplir lorsqu'il passera commande d'un Qashqai, d'un CR-V ou d'une Auris. Seule lueur d'espoir : l'ouverture de négociations entre le Royaume-Uni et l'Europe. Le Maroc pourrait alors faire jouer la carte ALECA. D'ici-là, wait and see.