Plus qu'un loisir, le sport est à la fois une industrie, une stratégie et une vision. Au Maroc, nous ne disposons d'aucune de ces trois composantes, pour la simple raison que "nous" ne sommes pas un pays de sport. L'Etat croit que mettre à la disposition du Comité olympique national 150 MDH serait suffisant pour permettre à nos champions de monter sur les podiums olympiques. Or, si cette logique tenait la route, les pays du Golfe seraient les Champions du monde dans différentes disciplines. Non, et heureusement d'ailleurs : le sport, c'est autre chose. C'est un mix d'argent, d'organisation, de persévérance et de management. Nos partis n'inscrivent jamais leurs intentions en matière de sport sur leur programme, alors que le rayonnement sportif est aujourd'hui synonyme de développement humain, jusqu'à refléter l'image d'un pays. Une image qui, parfois, vaut de l'or... olympique. Le Maroc, comme plusieurs pays, fait à chaque fois tomber, le rideau au lendemain des Jeux olympiques pour ne s'en souvenir que quatre années plus tard ! Mais notre pays a des atouts que d'autres pays auraient chèrement payés. Nous avons Nawal El Moutawakil, vice-présidente du CIO pour deux mandats, et Said Aouita, entraîneur et directeur technique national de plusieurs sélections nationales, dont celle d'Australie. Nous comptons aussi dans nos rangs un double champion olympique, Hicham El Guerrouj, et une championne du monde, Nezha Bidouane. Où sont ces perles ? Pourquoi les marginalise-t-on? Répondre à ces questions sera le prélude à une nouvelle page pour le sport nationale, celle où le travail commence réellement. En attendant, on amuse la galerie...