L'Arabie Saoudite ressent de plus en plus les effets de sa crise financière, ce qui a poussé le royaume à entreprendre des mesures jamais prises auparavant, dont notamment la levée d'un emprunt obligataire, et le passage au calendrier grégorien. La crise financière se fait de plus en plus ressentir en Arabie saoudite. En effet, le premier exportateur de pétrole subit de plus en plus les effets de sa crise financière au point où le royaume a troqué le calendrier hégirien pour le calendrier grégorien après 86 ans d'usage, autrement dit depuis la création du royaume. Ainsi, l'Arabie saoudite commence officiellement, à compter du 2 octobre 2016, à utiliser le calendrier universel au lieu du calendrier lunaire musulman, causant la perte de près de deux semaines de salaire aux employés saoudiens. De fait, l'année grégorienne compte près de 11 jours de plus que l'année hégirienne. Notons que sur les 5,5 millions qui exercent un métier, 3 millions sont employés directement par le gouvernement. Le secteur privé, très limité, à tendance à recruter essentiellement des étrangers. En effet, le Conseil des ministres du pays, qui avait eu lieu la semaine passée était ressortit avec la décision de procéder au calcul des salaires, des primes et des allocations pour les fonctionnaires de l'Etat conformément à l'exercice de l'Etat établi par un décret royal. Or, ledit décret stipule que l'exercice de l'Etat saoudien commencera cette année à partir du 1er octobre 2016. En parallèle, d'autres mesures d'austérité ont été prises lors de ce Conseil des ministres. À ce titre, il a été décidé l'annulation, le gel et la modification de certaines allocations et primes octroyées aux fonctionnaires étatiques. Et ce n'est pas tout, le calcul des heures supplémentaires sera aussi modifié, les augmentations de salaire gelées et la prime annuelle versée chaque début d'année hégirienne a été annulée pour cette année (1438). Par ailleurs, les salaires des ministres ont été réduits de 20% et les avantages accordés aux parlementaires de 15%. Premier emprunt Autre signe d'épuisement économique de l'Arabie Saoudite, le pays a effectué son premier emprunt auprès d'investisseurs internationaux en levant un montant record. En effet, le pays a récemment emprunté un montant record de 17,5 milliards de dollars lors de son premier emprunt sur le marché international, a annoncé jeudi dernier la banque HSBC, qui faisait partie des établissements pilotant l'opération. Premier exportateur mondial de pétrole, l'Arabie saoudite subit de plein fouet le contrecoup de la faiblesse des cours du brut. Avec une prévision de déficit budgétaire de 87 milliards de dollars cette année, le pays a lancé un plan de diversification de son économie et des réformes pour renflouer ses caisses, dont cet emprunt international et des mesures d'austérité. Le FMI tire la sonnette d'alarme Le royaume a en effet de grandes difficultés à parvenir à l'équilibre budgétaire, selon le dernier bilan régional du FMI. En cause, les dépenses sociales exponentielles engagées par les 15.000 membres des six branches de la famille. Or, la guerre des cours sur le marché des hydrocarbures a entraîné la chute de moitié des revenus du pétrole, principale ressource de l'Arabie Saoudite et de plusieurs autres pays de la région. Voyant leurs excédents budgétaires fondre en une année, la plupart de ces Etats ont engagé des processus de consolidation budgétaire, par exemple en limitant l'investissement public, en gelant les embauches ou en réformant la politique des prix de l'énergie. Ces mesures devraient permettre à des pays comme le Koweit, le Qatar ou les Emirats Arabes Unis de mieux supporter l'impact de la baisse du cours du pétrole. Riyad dispose actuellement de 700 milliards de dollars (635 milliards d'euros) de trésorerie en devises. Mais selon les experts de l'organisation internationale, si les conditions actuelles se pérennisent, le royaume aura épuisé ces réserves dans les cinq prochaines années. Or, la baisse du prix du pétrole semble durable. Car si l'OPEP prévoit un retour du baril à 80 dollars (72,6 euros) en 2020, le FMI table de son côté sur un baril à 60 dollars (54,5 euros). Les analystes de la banque d'investissement Goldman Sachs prévoient, quant à eux, que les prix du pétrole restent bas pendant quinze ans, la Libye, l'Iran et l'Irak s'apprêtant à ajouter d'importantes quantités d'hydrocarbure sur le marché, peut-on lire dans un article de la banque en ligne Boursorama. Par ailleurs, Le brut a perdu 60 % de sa valeur en deux ans et Riyad cherche donc de nouvelles sources de financement. Ainsi, le baril de pétrole se négociait à plus de 100 dollars en 2014, il se vend désormais à moins de 50 dollars.