Lors d'un colloque organisé à Paris, Tahar Benjelloun, écrivain franco-marocain, a qualifié le résultat des élections législatives au Maroc «d'aberration démocratique», appelant au passage les électeurs marocains à apprendre à voter utile! Certes, c'est un avis qui n'engage que son auteur, mais qui appelle une réflexion et surtout un parallèle entre ses positions concernant le Maroc et la France. De facto, il y a lieu de signaler que l'écrivain, prix Goncourt, s'intéresse plus à la politique française de par son lieu de résidence et sa nationalité, ce qui l'a souvent poussé à commenter des législatives et des présidentielles, mais sans jamais oser orienter le vote vers l'une ou l'autre rive politique, et encore moins dénigrer l'électeur français, même quand il a propulsé Jean-Marie le Pen au second tour des présidentielles de 2002! Secundo, il y a lieu de rappeler à Benjelloun que ce sont ces mêmes électeurs marocains qui ont mis le PAM à la tête des communales en 2015 et le PJD à la tête des législatives de 2016. C'est leur libre choix et c'est le principe le plus élémentaire dans une démocratie. Faut-il donc rappeler à l'écrivain qu'il n'y a point de démocratie de riches, de pauvres ou d'analphabètes, ainsi qu'il a qualifié la majorité des Marocains? Le respect du verdict des urnes est un sacro-saint prérequis démocratique et une valeur universelle que l'on ne saurait appliquer à la «tête du client»! C'est pourquoi, s'en prendre aux millions d'électeurs marocains et à leur choix est tout simplement scandaleux. Quant à ses propos sur le Maroc, comme étant le pays où le taux d'analphabétisme est le plus élevé au monde, ils ne méritent qu'ignorance et mépris.