Les Nations Unies viennent de déclarer officiellement la fin de la mission de Christopher Ross. C'est une douloureuse page tournée par le Maroc. L'ancien diplomate américain était connu pour sa proximité avec Alger. Il a fait mandat commun avec l'ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avec un seul mot d'ordre : mener la vie dure au Maroc. L'histoire retiendra que les personnes passent, les pays et leurs causes s'éternisent. Ce sera donc une opportunité pour le Maroc de faire bouger les choses pour précipiter le cours de l'histoire. Le plan d'autonomie est la seule alternative sérieuse et crédible sur la table, comme l'a déclaré récemment l'administration américaine. Certes, cette déclaration est une avancée pour le dossier marocain mais elle demeure insuffisante. Le Maroc devrait plutôt dynamiser sa diplomatie vers l'Europe, notamment dans les pays scandinaves en prenant en compte l'avènement d'Emmanuel Macron. Le royaume devrait aussi adopter une approche anticipative afin d'étouffer les manipulations de nos adversaires, notamment en maintenant une certaine constance dans son action diplomtique. À ce titre, la gestion de la relation avec la Suède ne constitue pas un bon exemple. Rabat a certes nommé une ambassadrice appréciée à Stockholm, de par son militantisme pour les droits de l'homme, mais elle reste dépourvue de moyens et de soutien. Au niveau africain, le retour du Maroc à l'Union africaine n'est pas une fin en soi, c'est plutôt le début d'un long processus qui a été bien négocié. À présent, il faut mettre l'Afrique du Sud dans le viseur, notamment en préparant l'après Jacob Zuma. L'investissement et le business bilatéral pourraient s'avérer décisifs pour bâtir les bases d'un avenir prometteur.