Les jeunes représentent le plus grand défi auquel doit faire face le Maroc. Que faire de ces millions qui se retrouveront aux portes de l'étroit marché du travail, et qu'en est-il de ces masses qui n'occupent ni les bancs de l'école, ni un emploi? Le roi a encore une fois rappelé ce challenge, lors de sa dernière élocution, et le gouvernement dit s'atteler à cette épineuse question. Sauf que la Stratégie nationale de l'emploi, mise en place par l'Exécutif, reste vague, sans objectif ni échéancier. Pendant ce temps, des millions de jeunes, entre 15 et 25 ans -information relayée par le HCP- errent dans les rues ou, dans le meilleur des cas, constituent un fardeau pour leur famille. C'est pourquoi il ne faut pas se poser de questions face à certains phénomènes ayant émergé lors de la dernière décennie. L'addiction aux drogues, au tabac, à l'alcool a atteint des niveaux records parmi les plus jeunes, et notamment les adolescents, ce qui a aggravé l'insécurité dans le pays. Il faut bien étudier les profils de ceux qui ont «créé» le phénomène du «tcharmil», assorti de toute forme de violence verbale et corporelle afin de mieux comprendre les maux qui rongent cette jeunesse aux abois. La solution ne relève pourtant pas du miracle. Il faut démonter les ceintures de pauvreté, y intégrer les «maisons de jeunesse», instaurer une certaine égalité dans la distribution des richesses, adapter la formation professionnelle aux besoins des marchés d'emploi régionaux et instaurer une véritable politique d'insertion et d'emploi par les régions du Maroc. Sans quoi, nous continuerons à nous lamenter sur notre sort et à quantifier les dégâts.