Les visites à Sebta et Melilla se multiplient à l'approche des élections du 28 avril. Le Parti Populaire pousse Madrid à intervenir auprès de Rabat au sujet des mineurs marocains. Les visites des responsables espagnols et leaders politiques à Sebta et Melilia s'intensifient. La campagne électorale place les deux enclaves au centre des débats, en grande partie à cause du dossier migratoire, spécialement celui des mineurs migrants marocains. Après le ministre de l'Intérieur espagnol, et le président de la région andalouse, Juan Moreno, c'est au tour de Pablo Casado, leader du Parti populaire (PP) de faire le déplacement à Mélilia. À noter qu'il s'agit de la troisième visite du jeune leader politique de droite à l'enclave, et ce en moins de neuf mois ! Un fait inédit. Comme l'a annoncé le président du gouvernement autonome de Mélilia, Juan Imbroda qui ne rate aucune occasion pour «titiller» les autorités marocaines, cette visite, prévue le 22 mars, «démontre l'importance que revêt cette ville pour le PP». Ces déplacements successifs des responsables du Parti populaire à Sebat et Melila révèlent la pression qu'ils exercent sur Madrid à propos des dossiers en relation avec le Maroc. D'ailleurs avant son arrivée aux présides, le chef du gouvernement andalou avait demandé au pouvoir central de réactiver les accords permettant le rapatriement des mineurs vers le royaume et de destiner davantage de ressources aux régions qui pâtissent de cette présence, à savoir l'Andalousie et les deux enclaves. De même, et durant sa visite la semaine dernière à Sebta et Mélilia, le nouveau président andalou a clairement souligné que les trois parties présenteront un cahier revendicatif collectif à Madrid, afin de mettre davantage de pression sur le pouvoir central, dirigé par les socialistes. De fait, les dirigeants populaires accusent les socialistes «d'improviser» en matière de gestion migratoire. Moreno a applaudi des deux mains la décision des Assemblées nationales de Sebta et de Melilia d'exiger le rapatriement des mineurs marocains ou les rediriger vers d'autres régions espagnoles moins affectées par la présence de ces adolescents en situation illégale. Selon la presse espagnole, l'ambition des présidents de l'Exécutif de Sebta et Mélilia est d'inclure, dans la législation propre aux mineurs, un paragraphe spécifique qui permet aux enclaves l'expulsion des mineurs dit migrants économiques vers le royaume, souligne Europa Press.