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Analyse: Villes sans bidonvilles, ce gouffre financier !
Publié dans Les ECO le 20 - 01 - 2020

Plus de 15 ans après son lancement, le programme «Villes sans bidonvilles», ou sous son acronyme usuel «VSB», accuse un retard abyssal. Lancé en 2004, ce programme d'envergure devait s'achever en 2010 avant que cet échéancier ne soit revu à plusieurs reprises. En dépit des efforts consentis sur le terrain, le problème demeure entier. Le nombre des bénéficiaires, qui a atteint 288.419, dépasse celui des ménages ciblés au départ par le programme, soit 270.000. Et les bidonvilles continuent de pousser comme des champignons. En 15 ans, il a fallu revoir, à plusieurs reprises, le nombre des bidonvillois. Officiellement, plus de 208.000 familles supplémentaires se sont ajoutées à l'estimation initiale soit une augmentation de 77,03%. Ce chiffre risque d'être beaucoup plus grand car il n'inclut pas les ménages non encore recensés à cause, entre autres, des arrivants au cours des dernières années.
Depuis son lancement, le programme donne du fil à retordre aux pouvoirs publics. Malgré les efforts considérables déployés, il s'avère difficile de venir à bout des bidonvilles. Jusque-là, sur les 85 villes et centres urbains concernés, 59 villes ont été déclarées sans bidonvilles. À fin septembre 2019, le nombre des ménages en attente d'être relogés dans des logements déjà disponibles était de 39.245. Les opérations en cours de réalisation concernent 40.375 ménages. Et celles en cours d'étude, 23.753 ménages. Le chemin est, donc, encore long avant de voir le bout du tunnel et de pouvoir éradiquer les bidonvilles qui sont concentrés dans l'axe Casablanca-Kénitra. À quoi est dû le retard dans la réalisation des objectifs ?
Des contraintes à la pelle
Le gouvernement a énuméré une série de contraintes. Il s'agit notamment de la rareté et de la difficulté de mobilisation du foncier public. C'est un problème de taille, comme vient de le souligner au Parlement Nouzha Bouchareb, ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville. Les autorités ont dû, à maintes reprises, mobiliser du foncier à l'extérieur des villes et ont, ainsi, été confrontées au refus de certains ménages d'être relogés ou recasés en périphérie urbaine. C'est l'argument majeur avancé par les responsables gouvernementaux qui se sont succédé à la tête du département de l'Habitat pour justifier la persistance des bidonvilles dans les grandes villes, notamment à Casablanca. Outre ce problème, les pouvoirs publics ont une autre épine dans le pied : l'augmentation continue du nombre de ménages concernés. Cela est dû à la problématique des différentes cellules familiales qui vivent dans la même baraque. Il y a aussi les nouveaux arrivants qui rachètent des baraques au sein des mêmes bidonvilles. À cet égard, force est de constater que les mécanismes de contrôle sont limités, comme le reconnaît le gouvernement, et n'ont pas permis d'assurer une bonne gestion de ce dossier très délicat. Le volet financier n'est pas en reste.
Rappelons que le coût du programme est pris en charge par une combinaison de subventions de l'Etat, de recettes provenant de la vente d'autres produits réalisés dans le cadre des projets intégrés comme la vente de lots commerciaux ainsi que de la contribution des ménages bénéficiaires eux-mêmes à travers des fonds propres ou des emprunts bancaires. Dans le détail, le coût global de ce programme est estimé à 32 milliards de DH, dont 10 milliards de subvention de l'Etat, soit plus de 31,25 %. Le reste est réparti entre les recettes de péréquation des opérations (54%) et les contributions des ménages bénéficiaires (16%). Depuis le démarrage du programme, l'insolvabilité des ménages pose un grand problème. Il est, en effet, difficile pour plusieurs familles, de mobiliser le financement d'une partie du coût du bien. L'accès au crédit bancaire est toujours difficile. À cela s'ajoute également la difficulté de mobiliser le financement des partenaires.
Des pistes de réajustement en vue
Interpellée au Parlement sur ce dossier, Nouzha Bouchareb a souligné que son département, en coordination avec le ministère de l'Intérieur, œuvre à dépasser les contraintes. Le gouvernement travaille sur plusieurs pistes d'amélioration du programme. «Les solutions sont basées sur la fermeté», souligne la responsable gouvernementale. Il s'agit notamment de la révision des conditions d'éligibilité au programme. Des plateformes de contrôle ont déjà été mises en place pour détecter les ménages qui ont plusieurs baraques. Mais d'après nos informations, ce dernier mécanisme n'est pas d'une grande efficacité car il ne permet pas de réduire le nombre des ménages vivant dans les bidonvilles.
Le gouvernement compte évaluer plusieurs volets pour traiter les dysfonctionnements qui émaillent le programme. Il s'agit notamment de l'accompagnement social de la population ciblée, de la réalisation des équipements publics dans les délais fixés, du renforcement de la convergence et de la diversification des moyens d'intervention selon les spécificités de chaque quartier. Afin de limiter la prolifération des bidonvilles, notamment dans les grandes villes, le gouvernement est appelé à accélérer le rythme de réalisation de ce programme. C'est une demande insistante de la part des parlementaires des deux chambres qui ont interpellé, à plusieurs reprises, le gouvernement sur ce dossier qui semble inextricable.


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