Ce week-end de l'Aïd a été riche en événements divers et étonnants sans pour autant être vraiment surprenants. Je ne vais pas vous les citer tous, mais je vais me contenter de vous les relater brièvement et dans le désordre. En plus du report brusque des assises du tourisme, les premières pour notre beau gosse de ministre, il y a eu l'effondrement, encore un, du toit d'une mosquée, le très long retard des retours des pauvres revenants de la «Omra», et, enfin, dans un registre plus sympa, l'ouverture en grande pompe des 10e Championnats de natation, récupérés courageusement par le Maroc après la défection du Kenya. À côté de cela, il y a eu deux événements qui m'ont particulièrement interpellé, et je ne suis pas le seul. À première vue, ils ne sont pas de même nature, pourtant, comme vous allez le voir, ils sont issus du même bêtisier. Je vais commencer par le plus rigolo que j'ai primairement baptisé : «Le penalty arrêté-raté de Khalid Askri». Ce dernier, c'est vraiment le cas de le dire, n'est pas, comme son nom l'indique, un militaire en fonction, mais il n'en est pas moins le gardien officiel des buts de l'équipe des FAR. Que s'est-il passé ? Lors du match dimanche entre le MAS et les FAR, l'arbitre a sifflé un penalty en faveur des fassis. Le joueur chargé de tirer tire, et son tir est contré superbement par notre ami Khalid. Mais ce taré était tellement content de cet arrêt qu'il a lâché le ballon et s'est dirigé vers le public pour fanfaronner. Le ballon, lui, se voyant aussi lâchement lâché, se dirigea tranquillement vers la cage pour se venger, et c'est le but ! La vidéo de ce penalty hallucinant aurait été vue jusque-là par près de 8 millions d'internautes à travers le monde. Je vous laisse commenter et je passe au 2e événement qui, lui, n'est pas marrant du tout. Abdellah Zaâzaâ a été arrêté et incarcéré durant 2 jours pour avoir acheté de l'alcool le 2e jour de l'Aïd chez un vendeur clandestin de spiritueux, un vulgaire «guerrrab», quoi ! Selon plusieurs personnes avisées, cette arrestation et cette incarcération sont illégales car, au Maroc, la loi réprime l'ébriété publique et non l'achat d'alcool. Mais, au-delà de cet «outrepassement» outrancier, le vrai raté de cette stupide histoire, c'est le «type» qu'on a arrêté. Abdellah Zaâzaâ, pour ceux qui ne le connaissent pas, est une véritable icône dans le registre sombre de ce qu'on appelle «Les années de plomb». Torturé et incarcéré durant 14 ans, il en est sorti autant grandi qu'impertinent. Devenu militant associatif très actif, il se proclame ouvertement républicain et prône la liberté totale du culte, ce qui ne l'empêche pas d'être très aimé et respecté par les habitants de son quartier de Bouchentouf. Oui, on a fini par le libérer, mais le mal était déjà fait. L'information est en train de faire le tour de la toile, et le retour du boomerang risque d'être, une fois encore, très douloureux. Moralité : tant qu'on n'arrête pas de faire des bêtises, on ne va jamais arrêter de nous embêter.