La 13e session ordinaire du Conseil économique et social (CES) tombe au bon moment. La réunion de l'instance présidée par Chakib Benmoussa intervient, en effet, à la veille de l'entame du dialogue social prévu en avril et surtout au moment où les 4 syndicats que sont l'UMT, la CDT, l'UGTM et la FDT sont tous montés au créneau après l'annonce détaillée du projet de la loi de finances. «Une grève nationale est programmée le 4 avril pour fustiger le budget gouvernemental décevant pour le secteur de l'enseignement», souligne Abdelaziz Loui , membre du bureau central de la FDT qui a tenu, lundi, une conférence de presse en vue d'annoncer son nouveau mot d'ordre . Le syndicat proche de l'USFP «n'a pas eu de retour concernant les demandes essentielles relatives au manque cruel des ressources humaines», ajoute le même responsable syndical. Le département de Mohamed El Wafa est actuellement le plus exposé aux désœuvrements collectifs. La session programmée demain par le CES sera suivie par une première audition réservée par la commission de l'Emploi à la CDT. Le Conseil, pivot de la nouvelle charte sociale, ne peut donc rester indifférent face à la montée des grèves secouant les services de l'Etat. Les débats avec les syndicats auront pour objet les deux nouveaux projets de loi relatifs au statut des syndicats et à la grève. Le Conseil est en effet habilité, sinon obligé, d'émettre ses avis sur l'ensemble des législations sociales avant leur vote au Parlement. Malgré le caractère purement consultatif de cette démarche, elle vise en effet à impliquer les syndicats dans l'élaboration de ces deux projets, qui ne sont finalement déposés au SGG que pour en être retirés juste après. Ordre des priorités La montée en force des syndicats durant cette période de discussion du projet de loi de finances en commission a pour sa part, fait écho au sein de l'instance délibérative. Saïd Khairoune, président de la commission, tente de tempérer les ardeurs des leaders syndicaux en insistant sur la priorité des mesures sociales au sein du projet. «Nous avons été obligés d'adopter l'ossature de l'ancienne version, avant de la compléter par des mesures sociales prévues par le programme du gouvernement», insiste le député du PJD. Ce dernier promet que les partis de la majorité n'ont en tête, pour le moment, que la défense «des priorités sociales du programme gouvernemental».