Les PME auront bientôt leurs propres fonds d'investissement. En effet, dans le cadre du pacte national Emergence, la Caisse centrale de garantie (CCG) a lancé récemment un appel à manifestation d'intérêt pour gérer deux fonds publics-privés. Le fonds «Emergence Invest», géré par la CCG, s'occupera de drainer les ressources financières provenant d'investisseurs publics vers les deux fonds. Le fonds public, doté d'une enveloppe de 350 millions de DH se donne pour mission d'encourager les investisseurs locaux ou étrangers à investir davantage dans des PME qui, bien que présentant un fort potentiel, se trouvent confrontées au problème de la sous-capitalisation, ne leur permettant pas de faire face convenablement aux défis de la compétition au niveau national et international. Comme finalistes, on retient les noms d'Attijari Invest-Atlamed, consortium formé par le fonds Atlamed et Attijariwafa bank, et celui de Private Equity Initiatives. Par ailleurs, Capital Invest, filiale de BMCE Bank, et Riva y Garcia Maroc, filiale du groupe financier espagnol du même nom, sont inscrits sur la liste d'attente. La désignation définitive des deux sociétés de gestion est tributaire de l'issue des négociations qui sont en cours avec les quatre lauréats afin de finaliser et de contractualiser leurs relations avec la CCG et se basera sur leur expérience, la stratégie d'investissement proposée et les ressources humaines et techniques à affecter à la gestion du Fonds, ainsi que sur leur capacité à mobiliser des capitaux additionnels auprès d'investisseurs privés. Les deux sociétés de gestion retenues auront chacune pour mission le montage et la mise en œuvre effective d'un Fonds public-privé. Accompagner les PME à fort potentiel de croissance Elles devront procéder à la création juridique du Fonds, à la mise en place des moyens nécessaires à son fonctionnement et à sa gestion opérationnelle. Ainsi, chacun des deux fonds se dotera d'environ 750 millions de DH, qui devront être mobilisés pour accompagner des entreprises à fort potentiel de croissance et dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 100 MDH. Par ailleurs, les sociétés de gestion sont tenues d'investir au minimum 40% des ressources mobilisées dans des opérations de «capital développement» et autant dans des opérations de «capital transmission» (spécialisés dans la reprise d'une entreprise à maturité dont les actionnaires ne disposent pas au sein de leurs familles de successeurs ayant la capacité ou l'envie de diriger l'entreprise), sans écarter celles relatives au «capital risque» (finançant des entreprises jeunes qui n'ont pas encore accès aux marchés financiers et pour lesquelles le financement par endettement n'est pas approprié). En dehors de cette règle de répartition des ressources, les sociétés de gestion, dans le cadre d'une gestion discrétionnaire encadrée, sont libres de choisir les types de placement dans les PME retenues pour être accompagnées dans la mise en œuvre de leur stratégie.