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L'effet Benkirane ?
Publié dans Les ECO le 19 - 04 - 2012

C'est l'une des premières bonnes nouvelles pour le gouvernement Benkirane. La révision, mardi dernier, des perspectives mondiales de croissance économique du Fonds monétaire international (FMI), apporteront une relative visibilité pour les prochains horizons. Alors qu'il s'apprête, enfin, à disposer de la loi de finances pour l'année en cours et que démarre le processus d'élaboration du prochain exercice, le FMI revoit ses prévisions de croissance à la hausse. Principalement pour le Maroc, la croissance du PIB a été relevée à 3,7% pour 2012 contre 3% dans les meilleurs des scénarios lors de la dernière édition, publiée en janvier, de ces rapports périodiques très attendus par les opérateurs publics et privés du monde entier. Une très légère hausse, donc, et qui reste loin des 4,2% de croissance que prévoit la loi de finances mais le FMI, traditionnellement l'une des institutions internationales les plus pessimistes, s'est montré plus optimiste que plusieurs institutions nationales comme la Bank Al-Maghrib qui table sur 3% et le Centre marocain de conjoncture (CMC) qui prévoit lui, une croissance de 3,2%. L'effet Benkirane ? «Il est trop tôt pour tirer des conclusions de ce genre», tempère un économiste qui reconnaît toutefois que les prévisions du FMI sont de nature à «desserrer la pression sur les marchés internationaux et à rassurer davantage les investisseurs». Il est vrai que les hypothèses de base du FMI divergent de celles mises en avant au niveau interne pour justifier le pessimisme ambiant relatif à l'optimisme du gouvernement, mais la lente reprise de l'économie mondiale sur laquelle table le FMI dès 2013 apporte une certaine visibilité sur le contexte mondial. Une donne qui rejaillit donc au Maroc, lequel selon les analystes du FMI atteindra une croissance de 4,7%.
Le Maroc mieux loti que ses voisins
S'il est, à l'heure actuelle, difficile, de statuer sur l'impact réel des mesures annoncées par le gouvernement pour son mandat et pour l'actuelle loi de finances, il faudrait toutefois reconnaître que le FMI semble se fier à la résilience de l'économie marocaine. Le Maroc fait d'ailleurs mieux que tous ses voisins et concurrents directs qui pâtissent encore des effets néfastes du printemps arabe, conjugués à la crise économique mondiale. Pour comparaison, l'Algérie, en dépit de son statut de pays exportateur de pétrole n'enregistrera selon le FMI qu'un taux de croissance du PIB de 3,1% cette année, mieux que les 2,2% pour la Tunisie et 1,5% pour l'Egypte. En 2013, ces projections sont respectivement de l'ordre de 3,4%, 3,5% et 3,3% pour les trois pays. Selon le constat dressé par le FMI qui maintient, d'ailleurs, son pessimisme pour la région Afrique du Nord et Moyen-orient, «le climat politique incertain qui règne dans beaucoup de pays de la région ébranle les perspectives de croissance». En cause, listent les analystes, «les conséquences de l'agitation sociale et de la faiblesse de l'activité économique en Europe, qui se font sentir par les mauvais chiffres du tourisme, des envois de fonds et des sorties de capitaux». Alors que pour les pays comme le Maroc qui sont des importateurs de pétrole, les principaux aspects négatifs sont relatifs à la vigueur des cours de l'or noir, l'atonie du tourisme liée à l'agitation sociale dans la région et la diminution des flux commerciaux et des envois de fonds dus aux difficultés que connaît actuellement l'Europe, les pays exportateurs de pétrole devront faire face à l'accroissement des dépenses notamment celles consacrées aux transferts sociaux. «Les budgets publics des pays exportateurs de pétrole sont de plus en plus tributaires de la persistance de cours du pétrole élevés», note le FMI.
Les warnings du FMI
Il faut dire que la révision des perspectives de croissance du FMI pour la région MENA ont été surtout basées sur des hypothèses largement axées sur l'évolution de la situation géopolitique régionale. À ce niveau, le Maroc qui a le moins pâti des troubles sociopolitiques affiche une meilleure santé économique que ses concurrents régionaux. «Les troubles sociaux observés dans la région soulignent la nécessité d'un programme de croissance inclusif à moyen terme qui mette en place des institutions solides pour stimuler les activités du secteur privé, facilite l'accès aux opportunités économiques et s'attaque à un chômage chroniquement élevé, en particulier chez les jeunes», soulignent les experts de Washington. À ce niveau, il faut souligner que l'hypothèse de base du FMI reste encore sujette à caution et pourrait encore être réajustée en fonction de l'évolution de la situation en Europe et d'une meilleure stabilité régionale. «Notre hypothèse de base est qu'une autre crise de la zone euro sera évitée», a indiqué Olivier Blanchard, l'économiste en chef du FMI. Or à défaut d'une crise plus accentuée, les pays européens ne semblent pas encore sortis de l'auberge et doivent attendre 2013 pour une meilleure visibilité. «Les risques externes tournent autour de l'évolution de la situation en Europe alors que les risques internes sont dominés par des événements politiques» rappelle le FMI qui prévient que les retombées potentielles d'une résurgence de la crise en Europe, pourraient faire fléchir la production régionale d'environ 3,25% par rapport au niveau de référence, ce qui constituerait le plus important effet induit observé dans une région extérieure à l'Europe». Un aspect que le gouvernement Benkirane devrait prendre en compte dans l'élaboration de la loi de finances 2013. Si la lente reprise se confirme, le Maroc aura tout intérêt à en tirer pleinement profit, à condition de savoir prendre les mesures adéquates à temps. C'est, en tout cas, ce que concède l'économiste Mohamed Berrada, ancien ministre des Finances qui a confié aux Echos que c'est le moment où jamais «pour faire de la crise et de la reprise annoncée pour les prochaines années, une opportunité de croissance».
Les mesures qu'entend prendre le gouvernement seront-elles à la hauteur ? En tout cas lundi dernier, lors d'une réponse à l'inquiétude soulevée sur la baisse des IDE constatée en 2011 (-21%), posée par les députés, le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Aâmara, a souligné que cette baisse a été consécutive à la frilosité des marchés européens et le printemps arabe, ce que confirme le constat du FMI. Dans la réponse adressée à la première Chambre et lue en son nom par le porte-parole du gouvernement, Mustafa El Khalfi, les mesures que comptent prendre les autorités vont s'orienter vers l'exploration de nouveaux marchés, le renforcement de la présence de l'économie nationale au niveau des réseaux mondiaux et la consolidation des opérateurs marocains au niveau des partenaires traditionnels, principalement la France et l'Espagne. En théorie, cela s'inscrit dans la droite ligne de mesures recommandées sauf qu'il faudrait attendre encore les orientations de la prochaine loi de finances pour voir clair. Pour le FMI et à l'adresse des pays comme le Maroc, l'objectif budgétaire primordial à moyen terme est «de réorienter les politiques budgétaires vers la réduction de la pauvreté et l'encouragement des investissements productifs».Cependant, préviennent les experts, «l'augmentation des dépenses consacrées aux subventions aux combustibles et à l'alimentation conjuguée à des pressions visant à relever les traitements et les retraites de la fonction publique font peser une lourde charge sur les finances publiques, en particulier dans les pays importateurs de pétrole, qui ne sera pas soutenable à moyen terme». D'ailleurs les statistiques officielles du FMI prévoient une variation moyenne annuelle du prix à la consommation de 2% cette année et de 2,5% pour l'année prochaine alors que pour le solde extérieur courant, il s'établira respectivement à -5,9% et -6%. Même si la situation sera plus reluisante pour le chômage qui continuera avec une tendance baissière sur les deux années à venir. Avec tous les risques et perspectives liés à la conjoncture économique et géopolitique mondiale, les pays de la région doivent faire face à de sérieux défis souligne le FMI qui recommande que «ces pays doivent non seulement assurer en premier lieu la stabilité économique et sociale, mais aussi mettre rapidement les finances publiques sur une trajectoire soutenable». L'une des recettes miracles comme le FMI sait si bien en donner : «un meilleur ciblage des subventions et, principalement, une réforme des subventions aux combustibles, qui permettra d'alléger ces tensions». Au Maroc, c'est l'une des mesures prioritaires qu'on attend du nouveau gouvernement...
Habib Malki,
Directeur du Centre marocain de conjoncture (CMC)
«Le gouvernement doit éviter le pilotage à vue »
Les Echos quotidien : Les prévisions de croissance en 2012 pour le Maroc viennent d'être revues à la hausse par le FMI, qui se montre plus optimiste que le CMC. Quelle lecture faites-vous de cette nouvelle donne ?
Habib Malki : Ce qu'il faudrait souligner, c'est qu'il y a plutôt une plus grande convergence vers le taux de croissance tel que prévu par le CMC, alors que certains le considéraient au début par trop pessimiste. Cela confirme que c'est un taux construit sur des bases réalistes, puisque nous avons pris en compte la crise en Europe, qui est notre principal partenaire, mais aussi le déficit pluviométrique enregistré au mois de mars, qui aura un impact négatif sur le PIB national. Nous sommes d'accord pour reconnaître une certaine résilience de notre économie, mais il faudrait également s'accorder pour prendre en considération les facteurs exogènes, qui sont en dehors de la volonté nationale.
Le FMI s'attend également à une relative reprise de l'économie mondiale à partir de 2013, même si la prudence doit rester de mise. Quels commentaires ces hypothèses vous inspirent-ils ?
La conjoncture économique internationale est tellement instable que les prévisions de croissance subissent en permanence des ajustements. Le fait est que les facteurs d'incertitude non maîtrisés ne cessent d'augmenter et de prendre de l'ampleur. L'exemple le plus illustratif est celui des marchés financiers, qui sont devenus malheureusement plus souverains que les Etats. Il faut donc rester lucide et anticiper, pour mieux maîtriser les différents paramètres.
Comment le gouvernement devra-t-il manœuvrer pour tirer pleinement profit de l'évolution des perspectives économiques mondiales, surtout au moment où il s'attelle à l'élaboration de la loi des finances 2013?
Le gouvernement doit éviter le pilotage à vue, qui est de nature à accroître les incertitudes pour les marchés. Il est temps d'établir une véritable stratégie économique globale et cohérente, qui doit reposer sur des choix clairs et qui doit nécessairement impliquer les opérateurs privés.
L'économie mondiale se porte un peu mieux
Dans ses prévisions de la croissance mondiale, le FMI se montre plus optimiste qu'au début de l'année. Certes l'économie mondiale ne devrait pas connaître une importante croissance en 2012 et 2013, avec des prévisions respectives de 3,5 % et 4,1%, mais certaines régions s'en sortent relativement mieux que d'autres. En grande partie, ce sont les pays développés, principalement l'Europe qui devra continuer à ralentir la cadence. Une légère reprise aux Etats-Unis (2,1 % et 2,4 %) ne parviendra pas à compenser une zone euro anémique (-0,3 % et 0,9 %) à cause de l'Allemagne (0,6 % et 1,5 %), de la France (0,5 % et 1 %) et surtout de l'Espagne (-1,8 % et 0,1 %) et de l'Italie (-1,9 % et -0,3 %). Pour les pays en développement qui enregistreront un taux de croissance du PIB de 5,7 % en 2012 et +6 % prévu en 2013, les perspectives s'annoncent plus reluisantes. En dépit du ralentissement de la demande européenne, la Chine (8,2 % et 8,8 %), et l'Inde (6,9 % et 7,3) affichent les meilleurs scores suivis de l'Afrique subsaharienne (5,4 % et 5,3 %) avec des niveaux assez élevés pour la Côte d'Ivoire (8,1 % et 6,2 %) ou l'Angola. La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord s'en tire relativement mieux qu'en janvier. Les pays exportateurs de pétrole tireront, à cours terme, avantage de la persistance des cours élevés de pétrole (4,8% et 3,7%) alors que pour les pays importateurs, elle sera moins marquée (2,2% et 3,6%).


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