«C'est le président du gouvernement qui connaît la date des prochaines élections». Les propos sans équivoque du Chef du département de l'Intérieur, Mohand Laenser, devant la Chambre des représentants lundi, montrent non seulement la grande hésitation de la majorité gouvernementale quant à prendre une décision rapide pour délivrer enfin l'ensemble des partis politiques, mais aussi la complexité des préparatifs pour le renouvellement de la 2e Chambre. «La plus importante loi dans le nouvel arsenal juridique est celle de la régionalisation», a insisté le ministre de l'Intérieur. «Il faut entamer les concertations pour convenir du découpage régional et des ressources financières». La concertation pourrait durer jusqu'à deux mois, ce qui renvoie à la fin de la session du printemps, prévue le 13 août prochain. Pour autant, Laenser a bien souligné devant les représentants que la logistique des prochaines élections sera prête dans les meilleurs délais. C'est par contre au niveau des préparatifs des nouvelles lois nécessaires pour cette échéance électorale censée se dérouler avant la fin de cette année 2012, que le flou plane toujours. Ce qui est sûr, c'est que le gouvernement n'a pas opté pour la tenue des élections communales avec la charte actuelle. En attendant l'opposition Et c'est justement cette carte de zones d'ombre qui persistent dans ce dossier d'élections que l'opposition commence déjà à jouer pour dénoncer «le secret lors des réunions consacrées à un sujet qui doit associer tous les partis», comme l'explique Abdellatif Wahbi, le président du groupe du PAM à la Chambre des représentants. Pour l'instant, les trois partis de l'opposition n'ont pas encore coordonné leur action à ce niveau. Au moment où les groupes du PAM, du RNI et du groupe socialiste au sein de la 2e Chambre ont déjà laissé entendre la nécessaire accélération du processus du renouvellement, plusieurs questions restent à résoudre, essentiellement le sujet de la parité qui a obligé tous les partis à réviser leurs statuts et leurs structures de représentation. Les femmes ainsi que les jeunes de 40 ans occupent actuellement 12,6% des sièges des 4 catégories des collectivités territoriales et s'attendent à ce que la nouvelle répartition au sein des sièges soit conforme à la Constitution. Pour sa part, le décret relatif à la fin du mandat de l'actuelle Chambre des conseillers a été déposé au Parlement en ce début de session de printemps, sans que l'examen en commission n'ait encore été entamé. Les concertations entre les partis politiques se focaliseront pour leur part sur les modalités de l'application du suffrage universel direct et son adaptation à la nouvelle répartition qui accorde une prééminence aux membres représentant les collectivités territoriales. C'est la loi sur la régionalisation qui fixe encore une fois les effectifs devant être répartis dans les régions, en «proportion de leurs populations respectives et en observant l'équité entre les territoires», tel que stipulé par la Constitution.