Le Parlement s'échauffe pour être à la mesure du nouveau calendrier d'adoption des lois projetées par la majorité gouvernementale, et où la loi sur la régionalisation arrive au 1e rang. L'ajournement du renouvellement de la 2e Chambre, causé par l'absence de ce nouveau cadre légal imposé par la Constitution, oblige les députés à penser dès maintenant à la phase de leur participation effective à l'élaboration de ce nouveau cadre juridique. C'est sur le Conseil de l'Europe que le choix de la Chambre des représentants s'est porté pour donner un aperçu large aux députés sur les principales questions liées à la décentralisation élargie du processus de la prise de décisions, qui sera engendré par la loi organique attendue sur les régions. Une délégation de l'instance exécutive du vieux continent s'est déplacée au Maroc pour exprimer «la disposition du Conseil à apporter de l'aide à ce projet et à échanger les expériences de régionalisation dans les Etats européens avec les responsables et parlementaires marocains, dans le cadre d'un partenariat productif», comme a tenu à le signaler le chef de la délégation Philippe Receveur, ministre de la République et du Canton Suisse du Jura. C'est la première fois que les députés marocains abordent la question de la décentralisation durant cette session de printemps, après que les efforts ont été plutôt déployés pour améliorer le rôle diplomatique des représentants, que ce soit pour la défense des intérêts économiques du Maroc avec l'UE, ou pour le soutien de l'intégrité territoriale. L'expérience suisse, à côté de celle allemande, restent parmi les plus intéressantes à étudier durant l'étape actuelle, où un effort d'adaptation juridique s'impose de plus en plus pour l'instance délibérative, qui n'a pas à son actif une expérience assez riche en matière de vote de ce genre de lois, qui restructurent les organes de gestion des affaires publiques. Ceci n'a pas empêché Karim Ghellab, durant cette rencontre, d'être optimiste sur la capacité des députés marocains à relever ce challenge et de préparer cette nouvelle loi organique avant la fin de 2012. Le nouveau plan législatif que le gouvernement s'apprête à dévoiler avec des dates précises pour les délais d'adoption des lois imposées par la Constitution, rend la tâche des députés plus ardue durant cette période qui sera marquée par une forte activité législative au sein des 2 Chambres. L'exposé donné au cours de cette réunion par le 1er vice-président de la Chambre des représentants, Mohamed Yatim, s'est pour sa part inscrit dans la logique de la refonte juridique engendrée par les chantiers de la réforme, qui ont été mis en avant par la Constitution de 2011. Les groupes parlementaires veulent surtout éviter de tomber dans un mimétisme juridique, parallèlement à l'absence d'un modèle préétabli de la régionalisation avancée, qui pourra être calqué pour le Maroc.