La CNSS et la CGEM ont toutes les raisons du monde d'être en colère contre les députés, car au moment où ils attendaient le soutien des représentants de la nation pour l'instauration de règles de transparence et d'équité dans le business, c'est plutôt le contraire qui s'est produit. En effet, le PLF 2013 contenait une disposition qui devrait faciliter l'échange d'informations entre administrations et plus précisément entre la CNSS et la Direction des impôts. L'objectif était tout simplement de mettre fin à la fraude fiscale et aussi à la non déclaration de salariés dans les registres de la CNSS. En effet, certains dirigeants d'entreprises malveillants choisissent de déclarer aux impôts l'ensemble des charges salariales pour être éligibles à une assiette qui réduise la taxation, mais au moment de la déclaration des salaires du personnel à la CNSS, ils envoient un état réduit des salariés non déclarés. Pour pallier cette situation malsaine, le gouvernement avait vu juste, en élaborant une disposition permettant l'échange de données entre CNSS et services des impôts, de manière à contrecarrer les plans d'entrepreneurs malhonnêtes. Mais quelle ne fût la surprise du cabinet Benkirane quand les députes, se sont élevés en bloc, majorité et opposition, contre cette disposition, ce qui a amené le gouvernement à la retirer. Quel gâchis ! Il est nécessaire de rappeler à cet égard certaines réalités. Primo, l'absence de toute synergie entre les administrations publiques fait perdre à l'Etat des milliards de dirhams. Secundo, la clause de confidentialité n'est pas opposable aux administrations entre elles. Tertio, une telle décision encouragerait davantage le travail au «noir». Cette situation va totalement à l'encontre des déclarations de bonnes intentions du gouvernement. Mais au fait, à quoi sert donc une majorité ?