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Séisme : quid du risque sanitaire ?
Publié dans Les ECO le 19 - 09 - 2023

Le pays a été secoué par un séisme dévastateur, laissant derrière lui un paysage de destruction et de détresse. Alors que les habitants commencent à panser leurs plaies et à envisager la reconstruction, une autre préoccupation émerge, la crainte d'une épidémie. Les experts se montrent néanmoins rassurants. Eléments de réponse.
Les conséquences d'un tremblement de terre sont multiples, et l'une des plus redoutées est la possible éruption d'épidémies. Cependant, les experts se veulent rassurants. Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en systèmes et politiques de santé, nous indique au bout du fil que les séismes dévastateurs, tels que celui d'Al Haouz, soulèvent des défis humanitaires considérables, parmi lesquels la gestion des cadavres demeure une préoccupation centrale. «L'exhumation des corps, bien que nécessaire pour préserver la dignité des défunts et apaiser le chagrin des proches, suscite souvent des inquiétudes en matière de santé publique. Il est cependant primordial de dissiper les idées préconçues. Les cadavres enfouis sous les décombres ne représentent pas une menace pour la santé des communautés locales», rassure notre interlocuteur. Il explique que les corps, en dépit de leur état de décomposition, ne transmettent pas de maladies par le biais des gaz ou des odeurs qu'ils émettent. Ces processus naturels ne présentent aucun risque pour la santé des survivants.
Cependant, il souligne qu'il est impératif de prendre des précautions lors de leur manipulation pour éviter tout risque de transmission pathologique. «Il est essentiel que les cadavres ne soient pas en contact avec les sources d'eau potable, afin de prévenir le transfert de micro-organismes du système digestif des défunts vers l'eau destinée à la consommation. «Cette mesure de prévention doit être rigoureusement appliquée pour garantir la sécurité sanitaire», prévient-il. Et d'ajouter que le processus d'extraction des corps doit être mené avec une attention toute particulière, à la fois pour préserver la dignité des défunts et pour soulager la souffrance des vivants.
Hamdi souligne par ailleurs l'importance de rester vigilant. «Il est crucial de noter que les épidémies qui peuvent survenir après une catastrophe naturelle sont davantage liées aux conditions d'hygiène et à la disponibilité d'eau potable pour les survivants. L'exemple frappant de l'épidémie de choléra en Haïti, en 2010, met en lumière le rôle prépondérant des conditions sanitaires et de l'approvisionnement en eau potable dans la prévention de la propagation des maladies», estime notre source.
Pas de danger… à une exception près
Même son de cloche chez Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé, qui nous affirme, à son tour, que les corps des personnes décédées à la suite de blessures subies lors d'une catastrophe naturelle ou d'un conflit armé ne présentent presque jamais de danger pour la santé des communautés. Selon lui, les victimes décédées à la suite d'une noyade, d'un incendie, ou encore d'un séisme, n'hébergent normalement pas d'organismes pathogènes. Par contre, quand les décès surviennent à cause de maladies infectieuses telles qu'ebola, le choléra, et la maladie de Marburg ou lorsque la catastrophe s'est produite dans une zone endémique, là il y a effectivement un risque.
«Cela dit, les cadavres à proximité ou dans les points d'eau peuvent entraîner des problèmes de santé, car les corps peuvent laisser échapper des excréments et contaminer les sources d'eau, entraînant un risque de diarrhée ou d'autres maladies. Les corps ne doivent pas être laissés en contact avec des sources d'eau potable», explique-t-il.
Mrabet indique, par ailleurs, que les rassemblements de masse représentent le premier facteur de risque en ce qui concerne les épidémies. Cela s'explique par le fait qu'en situation de catastrophe, qu'il s'agisse de déplacements de populations ou de réfugiés lors de catastrophes complexes telles que les guerres et conflits armés, les conditions d'hygiène précaires favorisent la propagation de maladies épidémiques.
«Dans tous les cas, il est impératif, en cas de catastrophe, de mettre en place un système de veille et d'alerte précoce afin de détecter toute menace épidémique et d'y répondre rapidement. Et c'est dans ce genre de situation qu'intervient le rôle crucial des épidémiologistes», avance Mrabet.
Ce rôle débute, selon lui, par une évaluation des risques épidémiques, prenant en compte les maladies endémiques et épidémiques courantes dans la zone touchée, les conditions de vie de la population affectée, ainsi que la disponibilité d'eau potable et d'installations sanitaires adéquates. Sans oublier l'état nutritionnel sous-jacent, la couverture vaccinale de la population, ainsi que le niveau d'accès aux soins de santé et à une gestion efficace des cas.
Priorité à l'assainissement
Dans toutes les catastrophes naturelles, qu'elles prennent la forme de tremblements de terre ou d'inondations dévastatrices, l'urgence première est d'assurer une inhumation rapide des défunts et de secourir les blessés. À cela succède la phase cruciale de la reconstruction. En ce qui concerne le risque épidémique, Jaâfar Heikel, épidémiologiste, souligne que celui-ci émerge dès lors que l'eau potable se fait rare, par exemple lorsque les puits se trouvent hors d'usage.
«Avec la dégradation des corps, des risques sanitaires surviennent si les normes d'hygiène ne sont pas respectées. Il convient de noter que dans le contexte actuel du Maroc, cette menace semble sous contrôle. Les équipes de secours ont déployé des efforts admirables. Bien entendu, il est impossible d'atteindre un risque zéro, mais la mobilisation générale a permis d'acheminer de l'eau potable à l'ensemble de la population», fait-il savoir.
Toutefois, il ajoute qu'il demeure impératif de rétablir rapidement l'approvisionnement en eau potable et le fonctionnement des réseaux d'assainissement.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ECO


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