M. Bourita reçoit une délégation péruvienne du gouvernement régional de Piura    Sahara-CIA files #6 : Quand l'Algérie empêchait les relations du Polisario avec l'URSS    Oracle to expand R&D presence in Morocco, hiring 1,000 IT professionals    Sahara : L'ONU revoit le budget de la MINURSO à la hausse    Migration irrégulière : 133 candidats interceptés au sud-ouest de Tan-Tan    Football : Le Wydad dévoile son nouveau maillot avec la carte intégrale du Maroc    Moroccan professor awarded compensation for AstraZeneca vaccine complications    Morocco pushes for agricultural innovation and sustainability at Kenya fertilizer summit    UN boosts budget for MINURSO mission    Bilan de l'Exécutif: A la 2e Chambre, la majorité salue les réalisations, l'opposition pointe les "lacunes"    Voyages: le Maroc en tête des destinations étrangères au départ de la France    Hajj 1445: Le ministère a mobilisé les ressources nécessaires afin de garantir l'exécution optimale des missions de la délégation sanitaire marocaine (Ait Taleb)    Deep Tech Summit: L'UM6P et Open Startup International s'attèlent sur des actions d'accompagnement aux startups    Nadia Fettah sonne la cloche d'ouverture de la Bourse de Londres    Le Maroc a fait de l'agriculture un élément essentiel de sa coopération avec les pays africains    La plateforme Terraa se distingue au FoodTech World Cup    L'OIM facilite le retour de 161 migrants gambiens depuis la Tunisie    Afrique du Sud: La cour constitutionnelle examine une requête sur l'éligibilité de Jacob Zuma    Hassan Alaoui : « Il est essentiel que l'Afrique maîtrise la gestion de l'Atlantique »    Abdellatif Hammouchi tient une série d'entretiens avec ses homologues espagnols    Préparatifs JO-2024 : Chakib Benmoussa préside une séance de travail avec le CNOM    Basketball national / Les POFF (J 1 et J 2) : Début de la deuxième phase du championnat    JO Paris 24/Football: La Guinée rejoint le contingent africain    Casablanca: 2030, aux yeux des décideurs    Allal Fassi : Cinquante ans après, un héritage qui perdure    La coopération avec le Maroc est exemplaire et en pleine expansion    Lancement d'une plateforme digitale pour les demandes de "carte de personne en situation de handicap"    Météo: les prévisions du vendredi 10 mai    Abdellatif Miraoui : « Cette Afrique, qui est en train de se développer à grands pas, a besoin de capital humain »    Teaser. Débats LVE: La génération Z et les compétences de demain    Covid-19: vingt-six nouveaux cas    Présentation du nouvel ouvrage « Terres Dangereuses » de Touria Oulehri à Rabat    Essaouira : "La Dolce Vita à Mogador" souffle sa deuxième bougie    Cinéma d'animation: Coup d'envoi à Meknès du 22e FICAM    Coupes interclubs de la CAF : Le règne sans partage des Nord-Africains, Berkane dans le gotha    OTAN : Cameron appelle les membres de l'Alliance à augmenter leurs dépenses militaires    Algérie : En précampagne électorale, Tebboune présente son bilan aux généraux de l'armée    Demi-finale League Europa Conférence : El Kaâbi finaliste et premier buteur de la compétition    Mondial féminin U17 : Arrivée au Maroc de l'équipe algérienne    Tindouf : l'anarchie sous le patronage du polisario et de l'Algérie    NASA : Un astéroïde "de la taille de la Pyramide de Gizeh" va s'approcher de la terre ce jeudi    Des courts métrages marocains à la troisième édition du festival international "Fimto Art" du Caire    Algérie : Tebboune et Chengriha parle du Maroc comme principal menace    Corée du Sud : Un demandeur d'asile marocain dédommagé à 7 500 $ pour traitement inhumain    Festival Meknès de la fiction TV 2024 : La SNRT remporte les meilleurs Prix    Angola. Les commissions nationales africaines de l'UNESCO se réunissent    Lever de rideau à Rabat sur le 29ème Salon international de l'édition et du livre    Mawazine Rythmes du Monde 2024 : Un festival aux accents internationaux    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



énergie. Samir Rachidi : "L'offre Maroc sera un véritable point de départ qui devra permettre d'exposer les atouts du Royaume"
Publié dans Les ECO le 27 - 09 - 2023

À travers cet entretien, Samir Rachidi, directeur général de l'IRESEN, revient sur les enjeux et surtout les perspectives qu'offre le développement de l'hydrogène vert et ses dérivés, en particulier à l'issue de l'activation de l'offre Maroc.
Une première réunion a été tenue pour l'activation de l'offre Maroc en termes d'hydrogène vert. Quel regard portez-vous sur les contours de cette offre ?
Suite aux instructions royales déjà émises portant sur la nécessité de positionner le Maroc sur le développement de la filière émergente de l'hydrogène vert et ses dérivés à travers l'élaboration d'une «Offre Maroc» opérationnelle et incitative, le gouvernement devrait dans un premier temps baliser le terrain pour la consolidation des investissements nationaux et étrangers en vue d'assurer le développement de cette filière à fort potentiel. Idéalement, cette offre Maroc sera un véritable point de départ qui devrait permettre d'exposer les atouts du Royaume, notamment en matière de facteurs naturels et industriels, mais aussi, de mobilisation des infrastructures nécessaires pour le développement de la chaîne de valeur de l'hydrogène vert et ses dérivés.
Il s'agit aussi de mettre en place les mesures qui vont accompagner le déploiement de cette offre au niveau des régions, mais aussi, les actions qui vont pallier le manque qu'on peut constater à travers certains aspects, en capitalisant sur le développement du solaire, l'éolien et le dessalement de l'eau de mer grâce aux deux principales façades maritimes dont dispose le Maroc. Par contre, il faudra également fournir des efforts en matière d'infrastructure logistique, y compris portuaire et gazière, pour pouvoir transporter l'hydrogène vert sous sa forme de gaz et ses autres dérivés, tels que l'ammoniac, le méthanol et les carburants synthétiques.
Comment l'IRESEN œuvre-t-il pour la promotion de l'hydrogène vert et ses dérivés en tant qu'énergie propre ?
À partir de 2017, l'IRESEN a commencé à s'intéresser à cette thématique suite à plusieurs sollicitations de nos partenaires internationaux. En effet, la baisse du prix, à partir de 2014, de l'électricité provenant du renouvelable, notamment du solaire et de l'éolien, a donné des idées à des think tank pour réfléchir à produire cette hydrogène verte à la place des procédés classiques à base de gaz naturel ou à partir de sources fossiles afin de produire de l'hydrogène. L'idée tout simplement était de transformer cette compétitivité de l'électricité renouvelable en une force industrielle à travers la production des matières premières.
De ce fait, à travers nos réseaux, nous avons collecté cette information tout en initiant une réflexion au sein de notre pays avec plusieurs acteurs. En collaboration avec le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, nous avons ainsi coordonné avec l'ensemble des parties prenantes l'élaboration de la feuille de route nationale et les études préliminaires qui ont permis la rédaction de ce document. Publié en 2021, il a fait du Maroc le premier pays africain et arabe qui a émis une feuille de route dédiée spécialement au développement de l'hydrogène vert et ses dérivés.
Ensuite, avec d'autres acteurs tels que le groupe OCP, une première usine à l'échelle du méga watt de production d'ammoniac a été réalisée. Le développement de ce concept s'est poursuivi avec l'université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) autour d'un concept beaucoup plus global, allusion faite à la plateforme technologique Green H2A qui est l'équivalent de ce qu'on a fait à Benguerir. Cette plateforme s'intéresse aux innovations de l'hydrogène vert et ses applications. Pour le secteur privé, nous travaillons avec plusieurs entreprises, notamment Nareva, à propos de réflexions initiales sur le déploiement de Power-to-X au sein du secteur d'activité de cette entreprise pour se diversifier dans ce domaine. Parallèlement, on a contribué à la création du cluster de l'hydrogène vert Green H2 qui en train de structurer l'écosystème industriel de l'hydrogène vert pour préparer sa sous-traitance au Maroc.
Le Maroc souffre d'un problème structurel d'eau. Comment concilier la production de l'hydrogène vert et ses dérivés avec la rareté d'eau et le développement de dessalement de mer ?
Comme vous le savez, pour la production de l'hydrogène vert, on a besoin d'eau sachant bien que le Maroc souffre d'un déficit hydrique structurel. C'est la raison pour laquelle l'idée est de passer exclusivement par le dessalement de l'eau de mer en capitalisant sur le développement actuel des stations de dessalement de l'eau de mer destinés à l'eau potable et l'irrigation sur les deux façades maritimes dont dispose le Maroc. C'est l'un des points forts sur lesquels le Royaume peut tabler pour le développement de sa chaîne de valeur en matière de production de l'hydrogène vert et ses dérivés. L'autre point est non des moindres, c'est la quantité d'eau nécessaire à la production de l'hydrogène vert sur laquelle les développeurs privés, dans le cadre de partenariats public-privé, doivent s'atteler pour produire également de l'eau potable et agricole en faveur des communautés locales où ses projets seront développés.
Quel est l'impact du recours de l'hydrogène et ses dérivés sur les autres types d'énergie, y compris solaires et éoliennes ?
Le déploiement futur des usines d'hydrogène vert et ses dérivés vont renforcer le développement des énergies renouvelables, y compris le solaire et l'éolien, puisque le besoin est de combiner les deux énergies pour avoir le meilleur coût compétitif en matière de production d'hydrogène vert. Pour produire exclusivement de l'hydrogène vert, un mégawatt ou un gigawatt en matière de capacité d'électrolyse nécessite quasiment le double pour la partie des énergies renouvelables. D'une manière linéaire, pour installer des électrolyses pour la production de l'hydrogène vert, il faut installer deux fois du renouvelable, d'où le potentiel en amont qu'offre ce volet pour le développement du marché et des projets en matière de panneaux solaires et pales éoliennes. Il y a un aspect très important, c'est celui de l'intégration locale et la création de la valeur industrielle.
Le développement de la filière de l'hydrogène vert et ses dérivés passent impérativement par une offre régionale dédiée. Est-elle suffisamment développée ?
Au Maroc, il y a quatre régions qui peuvent avoir un avantage compétitif pour se positionner sur cette question. Il s'agit de l'Oriental – dont on ne parle pas beaucoup -, ainsi que des régions de Laâyoune-Sakia El Hamra, Dakhla-Oued Eddahab et Guelmim-Oued Noun. Cette dernière est un peu avancée par rapport aux autres puisqu'elle a été sollicitée très tôt par plusieurs investisseurs. Les autres régions sont également en train de se positionner doucement, mais sûrement, sur ce créneau, notamment celle de Dakhla qui dispose du meilleur site au monde, compétitif et à bas coût, pour la production de l'hydrogène vert.
Yassine Saber / Les Inspirations ECO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.