Depuis deux décennies déjà, le marché du travail au Maroc a acté l'émergence des plateformes digitales, offrant ainsi de nouvelles opportunités aux jeunes. Selon une récente enquête de l'Observatoire national du marché du travail (ONMT), 22% de la tranche 15-24 ans et 63% de la tranche des 25-39 ans travaillent dans des plateformes digitales au Maroc. Autre constat intéressant : la proportion des diplômés. Les plateformes digitales au Maroc offrent de plus en plus d'emplois à certaines catégories de la population active comme les personnes ayant des besoins spécifiques. Elles constituent aussi une alternative pour les personnes en situation de chômage ou de sous-emploi. L'enquête de l'Observatoire national du marché du travail (ONMT) indique bien que les jeunes sont présents en force sur ces métiers. On observe d'ailleurs au Maroc une tendance plus prononcée pour ces profils que dans les pays à revenu élevé. Les proportions des travailleurs âgés de 15 à 24 ans (22%) et de 25 à 39 ans (63%) sont plus élevées au Maroc que dans plusieurs pays européens par exemple. D'une manière générale, la tranche d'âge 18-39 ans concentre la majorité des travailleurs du digital toutes catégories confondues (64%), avec une forte concentration pour la création du contenu (92%). Prédominance des profils qualifiés En termes de niveaux d'éducation, le rapport de l'ONMT indique notamment que 53% des travailleurs dans les plateformes digitales ont un niveau de base, alors que 31% ont un niveau intermédiaire et 16% ont un niveau supérieur. En outre, l'étude démontre un penchant prononcé pour les profils suivi des études supérieures. Ceux ayant suivi un cursus post-secondaire sont trois fois plus prisés que ceux n'ayant suivi que des études secondaires ou un cursus inférieur. Sous l'angle de la répartition géographique, le rapport de l'ONMT montre une prédominance de la région de Casablanca, qui concentre 60% des travailleurs du digital. Elle est suivie de la région de Rabat-Salé-Kénitra (13%), puis les régions de Marrakech-Safi (7%), Fès-Meknès (7%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (6%) et Souss-Massa (4%). Les 3% restants sont répartis entre les autres régions. De même, les villes de Casablanca, de Rabat, d'El-Jadida, de Tanger, de Marrakech, d'Agadir, de Fès et de Salé abritent presque neuf travailleurs du digital sur dix. Revenus moyens élevés Sur le registre des revenus, l'enquête de l'ONMT indique que la moyenne des revenus mensuels et horaires est respectivement de 5.223 DH et 53 DH. Or, le revenu mensuel moyen dans le secteur privé, estimé en 2020 à partir des déclarations salariales à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), est de l'ordre de 5.152 DH. D'autre part, les revenus moyens et médians sont relativement proches, et se situent respectivement à 5.233 DH et 4.000 DH. Des chiffres qui mettent en exergue la faible variation des revenus, moyens et médians des travailleurs des plateformes numériques. Les revenus médians se rapprochent des 4.000 DH pour toutes les insertions professionnelles et ne présentent pas de grandes différences entre les femmes et les hommes et entre les deux niveaux d'éducation retenus. Volume de travail En matière de satisfaction par rapport au volume de travail, l'enquête relève notamment que 36,4% des travailleurs du numérique déclarent vouloir travailler davantage. Selon la catégorie, les créateurs de contenu se montrent les plus enclins à augmenter leur volume de travail (44,2%), ensuite les personnes actives dans l'intermédiation de travail (40,5%) et enfin les travailleurs des plateformes d'intermédiation du capital (35,7%). Selon le type de services offerts, les secteurs des livraisons, des services informatiques et de création de contenu enregistrent les taux les plus élevés, respectivement 49,7%, 45,9% et 44,2% des travailleurs sur les plateformes digitales exprimant le souhait d'accroître leurs heures de travail. Ahmed Ibn Abdeljalil / Les Inspirations ECO
