L'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) démarre l'année en force. La semaine est chargée en termes de traitement des offres pour l'importation de céréales. Une mesure classique, diront les connaisseurs, puisque la production interne, même pendant les meilleures années, ne permet pas de couvrir à 100% la demande interne que ce soit en blé (tendre et dur) ou en orge. «L'année civile succède à une année de très grande production, ce qui laisse supposer que les importations ne seront pas aussi massives que l'année dernière», affirme un grand opérateur de la place. En effet, selon les statistiques communiquées par le ministère de l'Agriculture, la campagne céréalière s'est soldée par un record de plus de 100 millions de quintaux. Les appels d'offres lancés par l'ONICL devraient ainsi permettre d'assurer «la période de soudure», c'est-à-dire couvrir les besoins en attendant la commercialisation de la production nationale. La mesure est également qualifiée par les professionnels de mesure de sécurité, la visibilité étant faible sur la campagne actuelle, malgré les pluies de ces dernières semaines. «Les rendements ne seront déterminants que vers avril. Il suffit d'une petite sécheresse pour que nous soyons pénalisés de 30%», est-il expliqué. Simple mesure administrative? À l'heure où nous mettions sous presse, l'ouverture des plis était en cours pour le traitement des offres de primes compensatoires, pour l'attribution des contingents tarifaires préférentiels des céréales d'origine européenne. Ces importations s'inscrivent dans le cadre du protocole d'accord conclu en décembre 2003 et portant sur le blé tendre (150.000 tonnes), le blé dur (4.500 t) et l'orge (100.000 t). Par ailleurs, toujours dans le cadre des prix préférentiels, suite aux accords passés avec les plus grands fournisseurs, l'ONICL lèvera le voile demain jeudi sur les adjudicataires pour l'importation de céréales «made in USA» dans le cadre de l'accord de libre-échange signé entre le Maroc et les Etats-Unis. L'offre porte sur 200.000 tonnes de blé tendre et 150.000 t de blé dur, indique l'ONICL. «L'UE et les USA sont deux groupes de fournisseurs régis par des accords importants avec le Maroc», note un professionnel. Néanmoins, bien que ces appels d'offres aient l'allure d'une simple mesure administrative, certains observateurs se posent la question quant aux quantités commandées et au timing. Ils estiment que si l'Etat s'est préoccupé dès janvier des importations de céréales, c'est qu'il y a de fortes chances pour que la production de la campagne 2008-2009 ait été surestimée. En coulisse, le débat fait tache d'huile, mais rien n'est confirmé de manière officielle. On préfère parler de gestion du stock national pour l'alimentation et pour l'élevage.