Depuis les dernières pluies qui ont provoqué les crues de l'oued Beht, la région du Gharb a été déclarée zone sinistrée. Les populations touchées par les inondations dans la commune rurale de Magrane (25 km environ au nord de Kénitra) ont été accueillies samedi dans des bivouacs équipés. La montée des eaux de l'oued Beht a, en effet, obligé les habitants de plusieurs douars de la commune à déménager, dans la nuit du vendredi, pour se réfugier dans des bivouacs installés dans un stade de football à Sidi Allal Tazi et un autre au poste forestier d'El Menzeh, dans la banlieue de Kénitra. Entre 320 et 350 personnes du douar Taaouniat El Khir ont été installées, dans le même stade, dans des tentes dressées par la protection civile. Les habitants du douar ont été surpris par les eaux, tard dans la nuit de vendredi, et amenés dans ce campement, a indiqué Mustapha Berkiya, président de la commune rurale de Sidi Allal Tazi. «Le bivouac est équipé en sanitaires et une unité du ministère de la Santé, composée d'un médecin et d'infirmiers, est mobilisée en permanence dans le campement», a-t-il déclaré aux journalistes venus visiter le campement. Des matelas, des couvertures et des produits alimentaires et de l'orge pour le bétail ont été distribués aux populations, a ajouté Berkiya. Des éléments de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires et de la protection civile y sont aussi présents pour assurer la sécurité. Les eaux de l'oued Beht ont continué de monter samedi, obligeant les habitants de plusieurs autres douars à déménager. Une noria d'estafettes, de tracteurs et de charrettes transportant biens et personnes se pressaient, dans la matinée, sur la piste qui relie le douar Oulad Amer à la route nationale Kénitra-Tanger, avant que l'eau n'isole complètement le douar. Risques de crues permanents D'autres habitants ont entassé leurs affaires au bord de la piste dans l'attente d'un moyen de transport pour aller se réfugier chez un parent, une connaissance ou dans le bivouac. Des éléments de la gendarmerie Royale étaient sur les lieux pour superviser le départ des populations. Dans l'après-midi, le président de la commune rurale de Magrane, Lakhdar Khanati a appelé au téléphone les responsables de la protection civile, leur demandant d'apporter leurs zodiacs afin d'évacuer les populations d'un autre douar inondé , celui de Mhajba, situé un peu plus loin. Les eaux continueront de monter et risquent d'isoler d'autres douars, a ajouté K. Khanati. Vendredi soir, le wali de la région du Gharb-Chrarda- Beni-Hssen, Abdellatif Benchrifa, avait tenu une réunion pour informer les élus de la région sur la situation délicate dans certains endroits de la région, après les fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours, exerçant une forte pression sur les barrages.