M. Bourita représente SM le Roi Mohammed VI au 25è anniversaire de l'intronisation du Roi du Royaume Ashanti    Mounia Boucetta : « L'Alliance atlantique renforce l'attractivité des investissements étrangers »    Allal El Fassi : Cinquantenaire de la disparition d'un leader légendaire    Tunisie: retour de près de 2500 migrants subsahariens dans leurs pays depuis le début de l'année    CDM 2030 : L'Alliance ferroviaire ibérique prévoit un service direct Lisbonne-Madrid en 2025    Tennis: Le Maroc sacré champion d'Afrique des U14 ans garçons et filles, qualifié pour le Mondial    SIEL 2024: Hommage au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne    Levées de fonds tech : Le Maroc classé 5ème en Afrique, peut-il enfin entrer dans les « Big Four » historiques ?    Tanger : 2,28 milliards de dirhams pour l'extension de l'aéroport Ibn Batouta    Championnats du monde de force athlétique : Le Tangérois Nezar Ballil y prend part    Crime horrible à Kelâa des Sraghna: Un enfant de 4 ans violé et assassiné non loin d'une mosquée    Tindouf. Révolte générale contre le Polisario    Khouribga : lever de rideau sur le 24e Festival international du cinéma africain    FICAM 2024 : Rencontre avec le réalisateur multiprimé Bill Plympton    Abdellah Mouttaqi : « L'Alliance atlantique est un catalyseur pour l'économie bleue»    Niger: la frontière avec le Bénin est fermée « pour des raisons de sécurité » (Premier ministre)    Le Dirham s'est apprécié face à l'euro et dollar    Le géant néerlandais Heineken a trouvé son nouveau distributeur exclusif pour le Maroc    Tan-Tan : Un Patrouilleur de Haute mer de la Marine Royale porte assistance à 59 candidats à la migration irrégulière    Tennis : Aya El Aouni persiste et signe à Antalya    Tan-Tan : Un Patrouilleur de Haute mer de la Marine Royale porte assistance à 59 candidats à la migration irrégulière    Abdelhamid Addou, PDG de RAM : «Nous accueillerons d'ici mars-avril prochain 12 nouveaux avions, dont 2 Dreamliners et 10 Max»    Prévisions météorologiques pour le dimanche 12 mai 2024    Elections in Catalonia : USFP urges Moroccan-Spanish citizens to vote for the Socialist party    Diaspo #337 : Ilyas Elkadaoui, investing in Morocco to contribute to local development    Diaspo #337 : Ilyas Elkadaoui, engagé pour le Maroc à travers l'entrepreneuriat    Dakhla: Hausse de 1,1% de l'IPC en mars 2024    Code éthique du Parlement : Rachid Talbi Alami présentera une proposition de projet la semaine prochaine    Oum Keltoum brille au Festival Mawazine Rythme du Monde    MAGAZINE : Moulay Ahmed Alami, le jazz et cætera    Disparition : Bernard Pivot, la vénération de la lecture    Exposition : Ilham Laraki prend son temps    Marrakech: Le défilé « Caftan 2024 » met en avant la richesse et l'authenticité du caftan marocain    Mali: La phase du dialogue inter-malien pour la réconciliation se termine    Les températures attendues ce dimanche 12 mai 2024    Botola D2 / J25 acte I: Le CODM s'envole, le KACM, l'USMO et le DHJ en attente !    African Lion 2024 : 7000 militaires internationaux attendus, du 20 au 31 mai, à Benguérir, Agadir, Tan-Tan, Akka et Tifnit    AG de l'ONU: Le Maroc vote en faveur de l'admission pleine et entière de la Palestine    Fortes averses : la tutelle appelle les usagers des routes à la vigilance    La jeunesse du RNI se retrouve à Tanger pour un bilan d'étape    Le CESE receuille les observations et remarques au sujet du régime d'indemnité de perte d'emploi    Coupe du Trône: Le Raja passe en demi-finale aux dépens du Hassania d'Agadir    Youssef En-Nesyri marque son 15ème but cette saison en Liga    Nasser Bourita s'entretient par téléphone avec son homologue suisse Ignazio Cassis    Trafic humain au Myanmar : les familles marocaines appellent à l'action    La justice condamne 5 responsables de sécurité    Revue de presse ce samedi 11 mai 2024    Météo: les prévisions du samedi 11 mai    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Zahra Hindi La Joplin marocaine
Publié dans Les ECO le 23 - 04 - 2010

Marocaine, d'origine berbère, désignée comme chanteuse française, dont les morceaux sont pratiquement tous écrits en anglais, arabe ou amazigh, Zahra Hindi est avant tout une artiste de talent. Loin d'être une nouvelle star à paillettes, et encore moins une étoile filante du jazz vocal, cette jeune femme pleine de charisme est depuis quelques mois de plus en plus courtisée par les médias français. Et pour cause, la sortie de son album Handmade (Fait main) est une véritable révélation musicale. Derrière ce titre, se cache une voix à la fois soul et légèrement folk, à la personnalité artistique clairement distinguée, qui habille une musique jazzy aux inspirations afro-américaines et à l'identité totalement berbérophone. Une découverte que le fameux label américain de jazz «Blue Note Record» peut être fier d'avoir pris sous son aile. Une consécration pour cette artiste qui chante depuis l'âge de 16 ans. Zahra Hindi rejoint ainsi la longue liste des plus grands jazzmen de l'après-guerre : Clifford Brown, Miles Davis, Lou Donaldson, Jay Jay Johnson, Sonny Rollins ou Wayne Shorter, pour ne citer qu'eux. Aujourd'hui, grâce à cet album, la jeune native de Khouribga fait le tour du monde et ce n'est que le début.
From Khouribga to Paris
«Je suis née à Khouribga, originaire du sud du Maroc, et j'ai vécu un peu partout dans le pays. Je suis une habituée du déménagement. Et tout cela fait de moi une sorte d'étrangère là où je vais», nous confie Zahra Hindi. Une globetrotteuse qui n'a pas peur du changement et des nouvelles découvertes, puisque de toute façon, elle sait ce qu'elle veut, et surtout qui elle est. «Certains journalistes m'ont demandé si je revendiquais mon identité berbère à travers ma musique. Mais, je n'ai rien à revendiquer, je le suis !». Une identité que l'on retrouve subtilement dans ses créations. A l'écoute des premiers morceaux de l'album, sans parler des titres en amazigh, les sonorités jazz se mêlent aux rythmes de ce rock'n'roll du bled à la Rimitti, auquel s'ajoute une pointe de musique traditionnelle berbère, qu'elle traduit à travers des instruments tels que les carcabous, le bendir, ou le ribab. Pour elle, il n'est pas besoin de clamer haut et fort qu'elle est berbère, «ce côté-là est présent dans ma musique, mais je le fais de manière subtile, car j'aime ces instruments et cette musique». Au détour d'une chanson, on surprendra un léger accent égyptien qui sous-entend les influences de la diva de la musique arabe, Oum Keltoum. Cette dernière ne sera d'ailleurs pas la seule à laquelle la musique de Zahra Hindi nous fera penser. Son timbre de voix légèrement voilé, tout juste écorché et totalement blues, nous fait remonter, le temps d'un «Beautiful Tango» (titre de son single), aux années d'Aretha Franklin. Et ce n'est pas un hasard, car la légende du jazz fait également partie de ces artistes qui ont inspiré Zahra. «Quand j'étais plus jeune, j'écoutais de la musique égyptienne, espagnole, américaine, de la musique traditionnelle berbère et marocaine... Quand j'ai grandi, toutes ces musiques se sont imprimées en moi», nous explique-t-elle. Se décrivant comme «une espèce de millefeuille culturel» qui s'est imprégné durant des années de ces styles musicaux qui l'entouraient, et qui sans le savoir ont construit sa personnalité, Zahra Hindi est aujourd'hui une artiste de caractère. Preuve en est, même pas une année après la sortie de Handmade, la jeune femme a déjà deux ans de tournées derrière elle. Un succès qui ne lui a pas toujours tendu les bras, comme elle nous le raconte : «La première fois que j'ai chanté en public, j'avais 16 ans. C'était lors de la fête de la musique, et je me souviens qu'une fois sur scène, j'avais l'impression que c'était normal... logique. Mais après, j'ai dû attendre trois ans avant de remonter sur scène». Entre-temps, Zahra Hindi continue de construire sa vie au cœur de la capitale française, qu'elle découvre autrement une fois installée avec son père. Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas Paris qui a fait de Zahra Hindi la chanteuse qu'elle est car, selon elle, même au Maroc elle aurait mené une carrière musicale. «Je crois qu'elle aurait été différente... plus underground. Je me serais moins inspirée des musiques égyptiennes et serais dans un registre un peu plus hip-hop».
L'improvisation amazighe...
De l'anglais à l'amazigh, il y a bien plus qu'une simple différence linguistique, et pourtant, ces deux langues se rejoignent dans la musique . «J'arrive plus facilement à trouver mes mots en anglais qu'en français. Et il y a beaucoup de rapprochement entre le jazz et la musique africaine et marocaine». Dans ce style où l'improvisation va de pair avec la justesse de la voix, Zahra Hindi tente le coup, et écrit avec sa mère un texte en amazigh, qu'elle «jazzera». «Ce n'est pas simple de chanter en berbère, mais j'ai essayé et ça a très bien marché», tellement bien qu'elle fera cadeau à son futur public de deux perles musicales «Oursoul» et «Imik Si Mik». Deux titres à son image que la jeune femme avait déjà griffonnés en 2005, parmi la centaine de chansons écrites cette année-là. «Notre âme» en anglais, ou «Plus jamais» en berbère, Oursoul est un titre au doux parfum d'ambiguïté dans lequel l'artiste évoque les mariages arrangés. Une mélodie qui se laisse écouter sans modération. Avec Imik Si Mik (petit à petit), dans l'album, l'artiste nous fait voyager dans un univers coloré. Ce morceau qui lui colle à la peau exprime comment cette touche-à-tout musicale s'est construite, sans faire de bruit, à l'ombre de la gloire éphémère. Et même quand Hindi Zahra chante en anglais, la culture berbère est aussi présente. Loin des fusions franchement commerciales, elle fait dans la simplicité de la composition, en donnant du plaisir aux autres. Et c'est là le propre d'un artiste.
Et le Maroc ?
Si l'on entend parler d'elle une fois ou deux ici et là, Hindi Zahra n'a pas encore fait de véritable apparition médiatique au Maroc. Et pourtant ce ne sont pas ses prestations au Royaume qui ont manqué. «Je suis venue plusieurs fois au Maroc, pour des festivals à Marrakech ou à Fès», rappelle-t-elle. Mais en dehors des événements saisonniers, l'artiste est bien consciente qu'il est aujourd'hui plus que difficile d'organiser une véritable tournée nationale. «Hormis les théâtres et les centres culturels étrangers, il n'y a pas d'espaces où se produire», regrette-t-elle. En attendant, les mélomanes marocains seront ravis de savoir que la chanteuse sera très bientôt au pays. «Je serai bientôt au festival Timitar d'Agadir, à Fès pour le festival de jazz et au festival de Casablanca», révèle Zahra.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.