PlaNet Finance a procédé vendredi dernier à la mise en place de 3 Cellules d'orientation et d'insertion professionnelle (COIP) au sein d'associations locales de Casablanca, de Fès et de Khouribga, en l'occurrence l'ACRPE, l'AFVIC et le Centre Chourouk. Les trois s'occupent respectivement des détenus et ex-détenus, des migrants de retour et jeunes en risque d'émigration et des femmes défavorisées. Ces centres accueilleront 150 personnes. Des débuts concluants PFM, l'entité fondatrice du concept, définit le COIP en tant que cellule structurée qu'abrite d'une association locale, dont le but est de promouvoir l'employabilité et l'entrepreneuriat au sein des quartiers défavorisés. Les premières associations à créer une telle cellule ont été l'Heure Joyeuse à Casablanca et Darna à Tanger, en vertu d'un partenariat signé en janvier 2007. Darna est un centre culturel d'initiatives citoyennes, tandis que l'Heure Joyeuse est pour l'instruction et le soin des enfants en bas âge. Justement, c'est là le point d'orgue de la COIP. Ses principes sont malléables, sa structure peut s'adapter aux besoins différents des catégories ciblées par l'associatif. Ce programme initial visait la réinsertion de 100 jeunes en situation précaire. Les choses ont évolué depuis, et les deux associations disposent désormais d'une méthodologie, donc de plus d'efficacité qu'auparavant. Le mot clef reste la méthodologie. Au fil de l'expérience, PF et ses partenaires ont développé des étapes spécifiques de mise en place d'une COIP. Un diagnostic interne et une évaluation du contexte interviennent en premier lieu pour décider de la nature des formations dispensées et des entreprises partenaires. La méthode approuvée est l'administration de questionnaires aux employeurs et aux organismes de formation. Puis les acteurs se lancent dans la formation. Cette dernière concerne la formation continue et la formation des formateurs, et porte sur les compétences comportementales, l'employabilité, l'entrepreneuriat, la création et la gestion d'une micro-entreprise et les formations identifiées par le diagnostic. L'étape est suivie d'une phase d'assistance technique pour le mode de gouvernance de la cellule. L'évaluation de son impact est le dernier point de ce schéma. Cette phase permet de tester, de réajuster et de valider la méthodologie d'insertion professionnelle. Un diagnostic révélateur Les trois derniers projets viennent de dépasser la phase du diagnostic. Les constats réalisés auprès de l'ACRPE (Casablanca), de l'AFVIC (Khouribga) et du Centre Chourouk (Fès) permettent de vérifier que la compréhension du concept de la COIP et les attentes qui s'ensuivent sont en phase avec l'expertise de PFM. Pour l'ACRPE, le diagnostic révèle que 43% des entreprises exigent un casier judiciaire vierge, et la totalité des entreprises rencontrées lors du Salon de l'emploi de Casablanca se disent non disposées à accueillir des jeunes ex-détenus. Cependant, 51% des entreprises du réseau de l'ACRPE seraient disponibles pour admettre ces derniers et 64% des employeurs se disent intéressés à établir un partenariat avec l'association, essentiellement pour présenter des métiers et informer sur les besoins en RH. À Khouribga, l'AFVIC souffre d'une faible connaissance du milieu entrepreneurial des différents types d'organismes de formation, et d'une faible appréciation des formations qu'ils proposent. Les employeurs interrogés mentionnent, de manière récurrente, le manque de motivation des jeunes et leur faible adaptation au monde du travail. Ils affichent cependant un intérêt pour collaborer en exigeant de respecter certains engagements de type financier ou moral. À Fès, où la maîtrise de la langue française est considérée prioritaire par 53% des employeurs. 83% des employeurs se disent intéressés de nouer un partenariat avec la future COIP du centre Chourouk. La phase d'étude, close en avril, celle de la formation et de l'assistance technique démarreront en mai et juin. Les premières évaluations se feront en janvier prochain.