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Hindi Zahra, l'épice orientale
Publié dans Le Soir Echos le 27 - 05 - 2011

Mercredi soir, Hindi Zahra a enflammé le théâtre Mohammed V de Rabat où une salle comble était venue l'accueillir. La salle a chaviré sous le remous des rythmes gnaoua, folk et blues. Infiltration.
18h30. Une heure avant le concert, l'intérieur du théâtre Mohammed V se remplit déjà à vue d'œil. Les sièges rouges disparaissent sous les corps excités des jeunes venus voir leur idole made in Morocco. Hindi Zahra. Le sourire est sur toutes les lèvres et l'agitation palpable. Certains fredonnent des airs des chansons les plus connues pour se calmer, et grignoter ainsi les quelques minutes qui leur reste à supporter avant le début du spectacle. Les Beautiful Tango chantés à l'unisson viennent couvrir le brouhaha des meutes de fans qui, même arrivés en retard, espèrent trouver des places devant. Peine perdue ! L'orchestre affiche complet et le balcon est dans son sillage.
19h30. Elle ne nous fera pas languir plus longtemps. C'en est déjà trop. La lumière s'éteint. Les voix s'allument. « Zahraaaa ! » Les musiciens se mettent en place et déroulent le tapis rouge musical à leur leader vocal. Elle entre à pas lents sur la scène, vêtue d'une chemise blanche et d'un pantalon noir de jockey. La métaphore n'est pas innocente. Elle monte sur scène comme sur un cheval qu'elle est certaine d'apprivoiser. Une fois le micro empoigné, elle part au galop !
Elle surprend en effet tout le monde, en enchaînant d'entrée de jeu trois de ses plus grands tubes. At the same time, Beautiful Tango et Imik Simik (« petit à petit » en berbère) envahissent la salle, qui n'aura pas eu d'autre choix que de zapper les échauffements. Le sprint des émotions débutera plus tôt que prévu. Il faudra s'y faire. On comprend alors rapidement que le public n'est pas là par hasard. Le répertoire est appris sur le bout des doigts et tout bâillement est proscrit durant le concert.
Le galop de départ sème cependant le doute chez certains spectateurs. « Elles nous a tout balancé au début alors que n'importe quel artiste aurait laissé les deux chansons les plus connues pour la fin » lance Jihane, chez qui le doute s'est rapidement dissipé. En débutant par les plus connues, Hindi Zahra aura encore une fois fait preuve du culot artistique qui la caractérise, mettant tout le monde dans sa poche.
Native de Khouribga, la chanteuse a baigné très tôt dans la musique grâce à une famille d'artistes berbères, avant de rejoindre son père à Paris. Elle quitte l'école pour se plonger dans l'univers de l'art, puis de la musique. Sur scène, sa langue jongle entre anglais et amazigh avec une facilité déconcertante, ponctuant ses chansons par des « choukrane » tantôt parlé, tantôt chanté.
Lorsque sa voix prend la pause, c'est son corps qui prend le relais, esquissant des chorégraphies improvisées sur des mélodies épicées aux rythmes folk, gnaouas, reggae et jazz. Une « harira musicale » qui ne rassasie pas les oreilles d'un public en transe, à l'image de leur locomotive « hindique » de la soirée. A la voir bouger sur scène, on sent qu'elle est tombée dans la marmite musicale quand elle était petite. Elle assaisonne chacun de ses titres jazzy et folk par des épices orientales qui enflamment une salle qui a ce rythme dans le sang.
La température monte d'un coup, les mouvements des hanches et des épaules de Hindi Zahra ayant fait des émules sur les spectateurs, nombre d'entre-eux se lèvent pour laisser leurs corps s'exprimer librement. « Que calor ! » lancera une Hindi Zahra asphyxiée. La chaleur étouffante ne pousse pourtant personne à quitter les lieux. Chacun reste à son poste.
Tantôt douce, tantôt endiablée, Hindi Zahra fait vaciller ses bracelets colorés en même temps que nos émotions. Une heure et quart de concert plus tard, c'est déjà la fin. Hindi Zahra et ses musiciens saluent un public qui n'est pas repu. Une fois la scène désertée, chacun se résout à quitter les lieux, résigné, quand soudain, surprise ! Ils reviennent. Chacun se rue alors sur le siège libre le plus proche. Les autres s'agglutinent autour de la scène où le bandeau de sécurité a été mis aux oubliettes. Vous en voulez encore ? Je vous en concocte deux petites dernières à emporter, avait l'air de dire Hindi Zahra. Elle conclue en beauté en interprétant une seconde fois Fascination, puis un inédit langoureux qui fera sortir les briquets des poches des fumeurs. Une ambiance romantique qui aidera ainsi le public à se calmer, imik simik.


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